L’essentiel, plus que jamais !

Durant mon premier mandat, nous avons surmonté ensemble des crises qui ont touché le cœur même de notre institution. Et nous avons avancé ensemble !
Continuons sur cette lancée !

Découvrez ci-dessous mon bilan et mes perspectives détaillés dans 15 axes stratégiques.

1. L’Enseignement

Enseigner est au cœur de l’Université. Transmettre le savoir des chercheurs et chercheuses, apprendre et partager des savoirs et compétences aux jeunes générations, c’est façonner leur avenir.

Enseigner est au cœur de l’Université. Transmettre le savoir des chercheurs et chercheuses, apprendre et partager des savoirs et compétences aux jeunes générations, c’est façonner leur avenir. S’il est encore le « plus beau métier du monde », il est également un des métiers intellectuels les plus épuisants. Il en faut de l’énergie, du temps, pour transmettre, animer, éveiller, pour construire un enseignement dynamique, une pédagogie passionnante. « Être enseignant, ce n’est pas un choix de carrière, c’est un choix de vie » écrivait François Mitterrand en 1989. Choix de vie, choix passion, métier essentiel…. J’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux enseignants-chercheurs, de débattre avec eux, de les écouter. À chaque fois j’ai été impressionnée par leurs recherches, leur esprit créatif, leur attachement à nos valeurs. Mais j’ai aussi entendu une certaine fatigue, une lassitude due à une surcharge de travail, à l’accroissement des charges administratives et à l’augmentation continue du nombre d’étudiants et étudiantes.

Depuis mon élection au rectorat, l’ULB a connu une croissance continue des effectifs étudiants, près de 6.000 depuis mon entrée en fonction. Une croissance de plus de 20%, sans augmentation proportionnelle de nos moyens financiers (+ 8% seulement en 5 ans). J’ai entendu les demandes répétées d’augmentation de cadre pour faire face à ce qui ressemble de plus en plus à une massification de notre enseignement universitaire. Depuis plus de 10 ans, aucun cadre substantiel n’avait été alloué pour rencontrer cette pénurie. J’ai donc décidé de choisir cette priorité au budget et en presque 4 ans, j’ai proposé aux facultés 135 ETP en corps académique, scientifique et PATG. Ce n’est sans doute pas encore assez dans un budget serré pour répondre à un encadrement digne de ce nom mais pour autant, l’enseignement fondé sur la recherche reste la priorité absolue de l’Université malgré les contraintes financières. Il me faudra donc agir sur différents plans : barométrer et évaluer les effets du décret, valoriser l’enseignement, faire face à l’augmentation substantielle d’étudiants et étudiantes, parier sur l’orientation et sur le choix de leurs études, accompagner au mieux la transition secondaire-université, leur proposer ensuite des dispositifs d’aide à la réussite conséquents mais surtout performants.

Evaluer les effets du décret Paysage

Je le soulignais déjà dans mon programme 2020, depuis sa mise en œuvre, le décret « Paysage » dit Marcourt est critiquable : il n’a jamais atteint l’objectif affiché d’améliorer le cursus étudiant et la réussite des études ; au contraire, tous les indicateurs ont pointé un allongement des études et un impact négatif sur le taux de réussite. Les étudiants ne maîtrisent plus leur parcours et peuvent se retrouver sans financement alors que les conditions de leur « finançabilité » n’étaient pas claires ou compréhensibles en début de parcours.

Les fameux « sac à dos » ou autres « casseroles », les prérequis qui n’en sont pas, et autres complexités du décret, ont rendu illisible et souvent incohérent le cursus des étudiants et la composition de leur PAE. L’explosion des années d’études a fait disparaître le sentiment d’appartenance à une cohorte avec les liens sociaux et la solidarité qui s’y tissaient. Les enseignants se retrouvent face à des auditoires hétérogènes qui rendent leur enseignement difficile à adapter à la diversité des publics étudiants. La cohérence du parcours des études a été mise à mal par des conflits horaires insolubles, des examens placés le même jour : autant d’obstacles à la réussite que de problèmes organisationnels et administratifs.

Face à ce constat, la réforme adoptée en 2021 (décret dit Glatigny) était indéniablement nécessaire. Cette nouvelle réforme que j’appelais déjà de mes vœux en 2020 répond à un vrai souci et à une réalité à laquelle les corps académique et scientifique mais aussi étudiant sont confrontés quotidiennement. Elle permet également au corps académique de rejouer son rôle dans les délibérations. Un rôle essentiel que le précédent décret lui avait en grande partie enlevé. Les jurys doivent reprendre leurs droits, les enseignants doivent pouvoir jouer leur rôle plein et conscient au sein des délibérations, à l’abri des pressions et du pouvoir quelquefois inique de l’ordinateur. Par ailleurs, ce rôle n’a jamais été utilisé ni revendiqué « contre » les étudiants mais bien à leur avantage. J’ai pu le constater à de nombreuses reprises.

Les débats actuels sur la mise en application du décret « Paysage » relèvent essentiellement d’une disposition à l’autre et questionnent les implications sociales qui n’ont pas été anticipées. Personne ne conteste que ces réformes vont toucher prioritairement des étudiants les plus fragilisés sans que les dispositifs minimaux aient été envisagés pour celles et ceux qui en feraient les frais, quoi qu’ils fassent. Dans un contexte post pandémie et de définancement criant, la réforme aurait dû être accompagnée de mesures d’aides sociales et économiques ou, à tout le moins, celles-ci devraient-elles être instruites par le pouvoir politique. Comme le CRef l’a souligné, les étudiants plus fragilisés ne peuvent être laissés sur le chemin. C’est une question qui préoccupe nombre de collègues, d’étudiants et d’étudiantes ainsi que leurs parents. Je continuerai donc à soutenir le décret et ses avantages tout en me battant pour un enseignement plus démocratique et une révision du financement des universités. L’ULB s’est toujours voulue ouverte, inclusive et émancipatrice et est un moteur historique de l’émancipation et de l’ascension sociale.

Préserver et valoriser l’enseignement

La démocratisation de l’enseignement supérieur, alors que le désinvestissement des pouvoirs publics et le sous-financement patent sont des données connues, implique en réalité une massification de l’enseignement universitaire.

Réclamer encore et encore un refinancement de l’enseignement supérieur et une modification de la loi de financement. Imaginer ensemble comment ne pas aller dans le mur, en pariant sur notre créativité, prendre ce temps nécessaire, réfléchir notre portefeuille de cours et nos évaluations (plus de 4000 unités d’enseignement) afin de diminuer la charge de travail et libérer ainsi ce temps créatif. Je suis persuadée qu’ensemble nous pouvons y arriver tout en gardant un enseignement de très grande qualité.

Je me suis déjà attelée à augmenter le nombre d’années sabbatiques (de 2020 à 2024, 69 sabbatiques ont été octroyées (vs 33 de 2016 à 2020). Ces efforts seront poursuivis et maintenus. Les années sabbatiques proposées par l’ULB (à côté de celles préexistantes du FNRS) soutiennent les membres du corps académique ayant besoin d’une pause pour repenser leur enseignement. Créer, penser un nouveau cours ou le réviser en tout ou partie prend du temps, de la réflexion, de l’imagination. Ce besoin nécessaire à l’amélioration constante de notre offre de cours est, de plus, évidemment, renforcée par l’apparition de l’IA.

Valoriser c’est aussi reconnaitre et soutenir. J’ai fait attention lors des demandes de promotion à soutenir des enseignants donnant cours devant de grandes cohortes et s’engageant activement dans l’enseignement sans bien évidemment oublier leurs activités de recherches et du service à la collectivité. Les évaluations des enseignements faites par les étudiants sont aujourd’hui systématiquement prises en compte dans un souci d’amélioration constante de la qualité et de nos enseignements.

Je continuerai, avec vous, à chercher et à trouver les solutions.

Faire face à la massification, un parc d’amphithéâtres augmenté et de qualité

Malgré nos efforts, le défi est gigantesque. Il nous a fallu repenser les services horaires pour dispatcher au mieux les enseignants et étudiants dans les amphis. Ce ne fut pas toujours aisé. Mais la réorganisation des services horaires a permis de réelles avancées.

Nous avons loué plusieurs espaces et continuerons à prospecter. Notre objectif est de créer des espaces modulaires, de façon à créer des espaces multi-usages en fonction des moments de la semaine et de la demande.

L’administration générale se démène pour trouver des solutions innovantes. Des contacts ont été pris et sont en cours avec la ville de Bruxelles. Ils donnent des résultats. L’arrivée d’une partie de la Faculté d’architecture au centre de Bruxelles est une première étape vers des propositions concrètes hors de notre périmètre, au sein de la Ville.

L’intégration de solutions audiovisuelles dans nos amphithéâtres, salles de cours et salles de réunion est essentielle pour offrir des environnements d’apprentissage et d’échange modernes et efficaces. Il est inutilement stressant et dysfonctionnel de ne pas pouvoir projeter son cours devant un auditoire comble ou de laisser ses interlocuteurs patienter trop longtemps dans la salle d’attente d’une réunion teams.

La solution passera par un investissement volontaire vers une conception plus intelligente des locaux avec projection (ce y compris avec prises de courant disponibles), de l’installation et de la maintenance régulière et pro-active de l’audiovisuel et une gestion centralisée formée pour la surveillance des équipements pour, e.a., les mises à jour logicielles et matérielles. Financé par le Plan de la Facilité pour la Reprise et la Résilience européenne (« Next Generation EU »), le Plan de relance numérique de l’ULB, en cours actuellement, comporte deux axes prioritaires.

L’axe 1 vise les fondations : il s’agit de contribuer au développement et à l’amélioration de notre infrastructure d’enseignement et d’apprentissage pour faire face aux nouveaux défis du numérique. Le plan prévoit ainsi de contribuer au renforcement du wifi dans les auditoires, d’équiper de nouvelles salles en dispositifs de captation audio-vidéo, de développer deux studios d’enregistrement vidéo pour nos enseignantes et enseignants (l’un sur Érasme, l’autre au Solbosch), et encore de renouveler le matériel informatique et audio-visuel de nos salles PADI.

L’axe 2 vise quant à lui à développer les compétences numériques de l’ensemble de la communauté universitaire, tous corps confondus. Il a déjà permis par exemple le déploiement de la plate-forme d’autoformation à la bureautique et la mise en place d’ateliers numériques pour les étudiants.

Atténuer la charge administrative

La croissance des tâches administratives pèse sur notre quotidien. L’encodage, la prise en charge des étudiants à besoin spécifique, l’augmentation des recours, la gestion des mémoires minent souvent bien des enthousiasmes. L’essentiel de ces demandes est légal, exigé par les pouvoir publics dans différents décrets. Nous devons y répondre. Mais nous pouvons en atténuer la charge mentale et le poids qui repose sur les épaules de tous les corps. L’Université est une mini-société, une petite ville de 45.000 habitants. Chaque rouage est essentiel. Que ferions-nous sans l’aide inestimable de l’administration ? Sans nos secrétariats étudiants, de nos centres de recherche, sans nos logisticiens, sans nos techniciens de labos, sans notre service des inscriptions, etc. Il nous faut encore « mettre de l’huile » dans les rouages de notre univers-cité, pour qu’elle fonctionne mieux et en harmonie. Chaque personne a sa place. Le département enseignement notamment tente au quotidien de faciliter la vie de tous ses utilisateurs. Ces derniers mois, sa direction épaulée par la vice-rectrice à l’enseignement a rencontré les décanats des 12 facultés afin de recueillir leurs demandes, entendre leurs ennuis et essayer d’y répondre au mieux. Un aide-mémoire a été rédigé à l’issue de chacune de ces rencontres. Le DE s’est inspiré de ces discussions pour sa mise au vert annuelle et nous avons pu déterminer 3 projets incontournables pour les mois qui viennent : une réflexion collective sur les mémoires, une prise en main de la question des stages, et un projet communication : site web et application MonULB.

Nos services tels que le SME (mobilité Erasmus), SACHA (horaires et locaux), le SI (gestionnaire admission), le SAA (FAR) rencontrent au minimum annuellement l’ensemble des facultés pour coordonner les activités et renforcer les liens existants.

À la suite de la réforme du décret « Paysage » et les modifications concernant les règles de finançabilité, le service des inscriptions, en lien direct avec le STEP, a énormément travaillé sur l’implémentation de ces nouvelles règles dans notre environnement technique. Des séances d’informations à destination des présidents et secrétaires de jury ont été organisées sur les campus. Une séance supplémentaire sera bientôt organisée. De nouvelles séances le seront à l’attention du PATG. Ces premières réunions ont déjà permis de récolter des questions et d’améliorer encore la présentation des informations dans nos outils de délibérations. C’est une vraie co-construction nécessaire face aux enjeux de demain.

Le département enseignement travaille activement en collaboration avec le service juridique de l’Université. Nous tentons ainsi de répondre à la problématique des recours – qui explosent. Nous avons d’ores et déjà adapté le RGE pour faciliter la procédure et la compréhension des motifs de recours et nous allons tout prochainement proposer aux facultés un document faisant la synthèse des différentes procédures existantes (recours erreur matérielle, recours irrégularité, sanction académique, sanction disciplinaire) avec des exemples de motivation et de convocation. Ce ne sont là que quelques exemples qu’il faudra encore intensifier. Ces démarches sont essentielles au bon fonctionnement et allègeront, j’en suis certaine, le quotidien de beaucoup d’entre nous.

Pour une vraie qualité de nos enseignements

La qualité à l’ULB s’appuie sur une vision partagée du « bien commun » et des valeurs qu’elle y associe. Cette vision et ces valeurs sont présentes dans chacune des activités de l’Université. L’observatoire qualité et l’observatoire de la vie étudiante récoltent des données essentielles à la mise en place de politiques. Aujourd’hui, grâce à ces baromètres, nous avons à notre disposition des informations fiables sur lesquelles nous pouvons bâtir une politique au plus près des attentes des enseignants et étudiants. Nous le savons, la qualité reste une notion subjective et abstraite.

Pour moi, la qualité vise notamment à encourager l’amélioration continue des enseignements de l’Université. C’est pourquoi il m’apparaît nécessaire de renforcer la qualité en dehors (du formalisme) de l’AEQES, d’encourager et de partager les bonnes pratiques facultaires en matière d’amélioration continue et d’identifier les besoins locaux et globaux. Il est ainsi fondamental de collaborer avec toutes les parties prenantes pour restaurer la confiance dans les évaluations des enseignements par les étudiants (EEE). Nous avons ainsi renforcé la communication pour rassurer les étudiants sur la confidentialité et l’anonymat des réponses tout en garantissant la modération des commentaires injurieux. Ces commentaires entachaient la relation pédagogique et ne contribuaient pas à l’amélioration de l’enseignement. Ils n’ont donc plus leur place dans les évaluations pédagogiques et peuvent dès à présent être supprimés dans Evalens par les Commissions pédagogiques facultaires. Une attention toute particulière a déjà donc été portée dans la confiance des utilisateurs de EEE avec déjà des résultats tangibles (les réponses injurieuses, un taux de réponse qu’on arrive à maintenir à un niveau particulièrement élevé…), une approche plus quantitative et objective des sujets clés (étudiants fantômes, évolution des inscriptions…). Ces avancées tout comme une participation importante des étudiants aux EEE ont été systématiquement appréciées par les experts externes venus récemment évaluer nos programmes. Toutes ces dernières visites ont été l’occasion de retours positifs pour les facultés concernées, de réflexions internes intéressantes.

Je continuerai à travailler en ce sens en garantissant la modération des commentaires offensants, en affinant le questionnaire pour que ses résultats puissent servir de réel outil dans la construction des enseignements, en poursuivant la mise en place des évaluations des programmes par les étudiants et leur intégration dans le cycle d’évaluation des enseignements pour les facultés qui le désirent, en testant l’internalisation des évaluations dans un programme pilote afin d’en déterminer la modalité la plus adéquate pour l’ULB et d’en évaluer le budget réel et en améliorant l’accès à des données pertinentes permettant à la fois un suivi régulier ou des analyses ponctuelles de thématiques spécifiques (les étudiants « fantômes », la réorientation, la durée des études, les mémoires…). Afin d’optimaliser au mieux les récoltes de données et leur donner une plus grande visibilité, je préconise la formation d’une coupole commune sur les deux observatoires. Enfin, je m’engage, à avancer avec toutes les parties prenantes pour arriver à une vision apaisée, positive et utile de la qualité dans l’institution.

Calendrier et rythmes académiques

La réforme du calendrier scolaire de l’enseignement fondamental a engendré de nombreux débats, espoirs et remises en question. Notre université s’est emparée du débat et a constitué d’emblée un groupe de travail interne composé de représentants de l’ensemble des corps de la communauté universitaire pour approfondir la réflexion en interne en fonction des réalités, des besoins et des attentes de chacun et chacune. En parallèle, la ministre de l’Enseignement supérieur a invité l’ARES à remettre un avis sur l’impact qu’une modification des rythmes scolaires dans l’enseignement obligatoire pourrait avoir sur l’organisation de l’enseignement supérieur.

Notre groupe de travail a initié un vaste processus d’information et de consultation de la communauté universitaire, dont la première phase s’est tenue en 2022. Les participants, issus de l’ensemble des corps, ont eu l’occasion de partager leurs attentes et d’identifier les points de tension potentiels.

Il est essentiel que les universités puissent préserver et promouvoir leurs spécificités dans le paysage de l’enseignement supérieur : les missions d’enseignement, de recherche et de services à la communauté lui sont spécifiques et doivent rester au cœur de la réflexion.

Plusieurs points d’attention ont ainsi été soulignés :

  • dégager du temps de qualité pour la recherche dont seule les universités ont la mission ;
  • continuer les actions visant à améliorer la réussite des étudiants et étudiantes ;
  • repenser le principe des rattrapages aux évaluations : la deuxième session est en effet considérée comme particulièrement problématique et engendre un état d’épuisement général ;
  • donner de l’autonomie aux universités et aux disciplines en permettant d’organiser les enseignements de la manière la plus optimale pour chacun selon les particularités et besoins des étudiants et enseignants ;
  • octroyer de vrais moments de pause dans le calendrier académique pour l’ensemble des corps.

Fort de ces points d’attention, le Conseil académique de l’ULB du 6 mars 2023 a demandé à l’ARES des aménagements conséquents pour s’engager dans cette vraie révolution tant attendue. Malheureusement, l’ARES n’a pu trouver un accord en son sein … Et le calendrier est resté dans le carcan limité du décret.

J’ai également proposé avec le CRef unanime d’exiger du pouvoir politique la révision l’article 79, alinéa 4, du décret qui fixe les périodes et moments des évaluations, et de lui donner la souplesse nécessaire à l’organisation des sessions à l’université. Nos besoins et exigences ne sont en rien identiques ni même similaires à ceux des autres types d’enseignement supérieur et accorder une autonomie organisationnelle à l’université est un principe élémentaire et essentiel.

Cette modification nous permettra de nous engager dans l’élaboration plus fine des méthodes d’évaluation et des rythmes académiques.  Il est important de prendre le temps pour élaborer une réelle adaptation progressive de nos enseignements et évaluations. La réflexion sur les rythmes académiques et sur nos modalités d’apprentissage et d’évaluation, déjà lancée dès 2022, pourra très prochainement se poursuivre et ne pourra se faire que collectivement. C’est un chantier innovant et ambitieux qui nous attend. Il se fera ensemble, dans le respect et la protection de la liberté académique, et je resterai vigilante à nos spécificités universitaires et les protégerai.

Entre-temps, consciente que le décalage entre le calendrier de l’enseignement obligatoire et celui de l’enseignement universitaire pose des difficultés tant aux étudiants et étudiantes (notamment pour les jobistes) qu’aux membres du personnel (difficile et problématique conciliation entre vie privée et vie professionnelle), j’ai soutenu, avec les autres recteurs et rectrices, un premier changement pour le calendrier 2024-25 qui verra une semaine des congés scolaires du printemps commune au fondamental et à l’universitaire.

Le Pôle Éducation, une vraie nécessité

Votée en décembre 2021 au Parlement de la CF, la réforme de la formation initiale des enseignants (RFIE) a pour objectif d’améliorer le système éducatif et de s’adapter à l’évolution du métier grâce à une formation initiale de qualité des futurs enseignants. Elle est d’application depuis la rentrée académique 2023-24. Sa mise en œuvre entraîne un allongement de la formation des enseignants de 3 à 4 ans pour le fondamental (Section 1 pour le maternel, Section 2 pour le primaire) et le secondaire inférieur (Section 3) ; une augmentation de 30 à 60 crédits pour l’enseignement secondaire supérieur (AESS : Section 5) ; la création d’un master en enseignement des disciplines à l’Université (Section 4 – 120 crédits). Elle prévoit une co-diplômation entre au moins deux établissements d’Enseignement supérieur (Universités, Hautes Écoles et Écoles supérieures des Arts) ce qui implique que les études s’organisent en étroite collaboration entres les Hautes Écoles et les Universités.

Cette réforme complexe a provoqué des débats parfois houleux au sein de l’Université. Nous avons pris la décision d’en prendre toute la mesure et de bâtir un Pôle Éducation. Cette nouvelle structure qui a vu le jour il y a plus d’un an et regroupant les six facultés impliquées dans la RFIE a pris son envol et marque notre réelle préoccupation pour la formation des enseignants qui formeront à leur tour les élèves de l’enseignement fondamental, nos futurs étudiants. Le Pôle Éducation gère, en étroite collaboration avec nos facultés et avec les HE partenaires, la consolidation et la gestion des programmes. Le Pôle a pour mission d’assurer la préparation et le développement des professionnels de l’éducation qui encadrent les futurs enseignants, de s’adresser aux enseignants en leur proposant un portefeuille de formations continues ; d’encourager l’expérimentation de nouvelles pratiques, de créer une plateforme de recherche interdisciplinaire en collaboration avec d’autres établissements partenaires ; de mener des études en lien direct avec le terrain, répondant aux problématiques actuelles du milieu scolaire et de soutenir les projets individuels, d’équipe ou d’établissement dans le domaine de l’enseignement obligatoire et le développement d’outils, de ressources et de services pédagogiques pour créer des supports et des services qui améliorent la qualité de l’enseignement. C’est un pari audacieux et les challenges sont nombreux.

Cette structure regroupe aujourd’hui nos services en lien étroit avec l’enseignement fondamental. Cette initiative s’insère dans une révision de la stratégie de collaboration et de communication avec les différents publics de l’enseignement obligatoire (Ville de Bruxelles, FWB, SEGEC, FELSI, CEPEONS…). Le dynamisme du Pôle montre notre engagement à faire de l’ULB un acteur incontournable des questions de la formation et de l’enseignement dans notre société et à être au plus proche de nos partenaires et de nos futurs étudiants.

Afin d’assurer la formation des futurs enseignants du fondamental, 14 ETP ont été octroyés pour la FIE : 11 postes académiques dont 4 chaires temps plein (Faculté des Sciences, PhiSoc, LTC et Psycho) et 3 scientifiques.

Parier sur l’orientation des étudiants et étudiantes. L’exemple de Teodor

Plus que jamais, le choix des études des jeunes s’avère essentiel. Les dispositions du nouveau décret « Paysage » pousse à (re)penser l’orientation des élèves. Les jeunes sont souvent perdus et il leur est difficile de s’orienter face à un éventail de plus de 2.000 formations disponibles dans l’enseignement supérieur en Communauté française.

Depuis longtemps, les jeunes s’informent aux salons étudiants et lors de nos journées portes ouvertes ou nos après-midi inédits. Il est plus que jamais nécessaire de les documenter et de leur faire découvrir le monde universitaire et nos campus.

Actuellement un élève sur 3 n’a toujours pas fait son choix d’études durant l’été qui précède son inscription. Ce constat nous a invitée à organiser, cette année, une Journée porte ouverte (JPO) à la fin du mois de juin. Nos étudiants-ambassadeurs et nos services du département enseignement seront prêts à répondre aux questions nombreuses. De plus, l’ULB a décidé d’accompagner dorénavant certains de nos programmes, notamment en anglais, dans des salons à l’étranger ou en Flandre.

Cela ne suffit pourtant pas et l’ULB a décidé de créer un outil à destination des élèves et des enseignants des 5-6-7e secondaire. TEODOR est une plateforme en ligne d’aide au choix d’études destinée aux élèves du dernier degré de l’enseignement secondaire accessible depuis novembre 2023. Adaptée au format smartphone, elle est notamment composée de vidéos et d’informations claires et courtes. Il s’agit bien d’un outil – ce n’est pas une solution miracle – mais il permet d’éduquer à l’orientation, sans prédiction ni déterminisme aucun.

En identifiant les difficultés, l’outil peut ainsi guider les élèves dans leur processus de choix et leur propose des exercices, des démarches et des informations adaptés à leurs besoins. Le questionnaire et les ressources peuvent également être utilisés par les acteurs de l’enseignement qui souhaitent aider leurs élèves. L’accueil des enseignants du secondaire a été très positif. Actuellement plus de 500 connections se font quotidiennement.

Développé dans nos services, au sein d’Info-Études, il vient renforcer tout le travail d’orientation et je serai vigilante à son développement constant.

J’ai également décidé d’intensifier nos relations avec les directions et enseignants des écoles secondaires notamment avec la ville de Bruxelles. Ce travail constant avec l’enseignement obligatoire est notamment assuré par le projet E.COL.E (Expérience Collective pour l’Enseignement). En témoigne le colloque en éducation « Rencontre E.COL.E », nouveau rendez-vous annuel organisé à l’ULB.

Préparer au mieux à l’entrée à l’université

Les élèves sortant de l’enseignement secondaire et souhaitant s’inscrire à l’université ne sont pas tous égaux. De mauvais choix d’orientation mais aussi une formation lacunaire brisent trop souvent leur rêve. Le taux d’échec en première année de bachelier reste important et ne peut que nous interroger. Le nombre d’étudiants de première génération (qui s’inscrivent pour la première fois à l’université) à l’ULB a augmenté de 48% depuis 2015 et le nombre d’étudiants boursiers a plus que doublé (+112%). Il est essentiel de leur fournir les outils nécessaires pour mieux appréhender leur arrivée à l’université. Conscientes de ce besoin croissant, l’Institut des Filles de Marie (IFM de Saint-Gilles) et l’ULB ont uni leurs forces et décidé de mettre en place une septième année scientifique afin de soutenir les élèves souhaitant enrichir leurs connaissances, afin d’entamer leur bachelier scientifique mieux équipés.

Ce projet-pilote a vu le jour en septembre 2023 et l’ULB a ainsi accueilli au cours de cette année académique une classe unique composée de 32 d’élèves (sur plus de 150 dossiers de demandes). Si cette expérience-pilote a été organisée avec l’IFM, les inscriptions sont quant à elles accessibles à toutes et tous.

Les étudiantes et étudiants de la septième année préparatoire en sciences ont ainsi l’opportunité de plonger pleinement dans la vie universitaire au sein de l’ULB. En intégrant le campus Erasme, ils ont eu accès à un environnement dynamique et stimulant. Ils ont pu profiter d’une immersion concrète dans le programme académique. Des cours de remise à niveau leur ont été proposés afin de combler diverses lacunes.

Le succès de cette septième année conforte ma volonté de penser et d’organiser des années préparatoires. Un soutien politique que je sollicite est néanmoins nécessaire et je continuerai à soumettre ce projet. D’ores et déjà, j’ai décidé de doubler le nombre d’élèves acceptés sur dossiers dès l’année académique prochaine. Il est plus que jamais nécessaire d’accompagner la transition entre le secondaire et l’université !

Nos enseignants et enseignantes ont développé des outils magnifiques qu’il me faut encore valoriser plus. Des tutos, des cours en ligne, des plateformes d’enseignement… Ces outils permettent de faire aimer les sciences mais aussi de renforcer les bases de nos futurs étudiants. Ces initiatives, nombreuses, facilitent la transition et l’intégration sur nos campus. Je pense ici évidemment à notre Programme Tutoral Schola, Le Printemps des Sciences et CliPéDia mais aussi à d’autres outils didactiques comme les ateliers du Jardin Massart, nos musées, Steam heroes, Migration, au-delà des préjugés, etc. Et bien évidemment les écoles plurielles, un projet merveilleux de pédagogie active avec lequel l’ULB est fière de collaborer.

Aider à la réussite de nos étudiants

Notre Université fait face ces dernières années à un nombre sans cesse croissant d’étudiants et étudiantes et à l’hétérogénéité de leurs acquis scolaires et a dû jongler avec l’individualisation plus importante de leurs cursus. Dans un contexte de sous-financement chronique et d’inadéquation relative de nos infrastructures, les difficultés d’accompagnement dans les parcours d’apprentissage se sont multipliées. L’enseignement est par ailleurs confronté à la modification des pratiques sociales et académiques occasionnées par l’émergence des technologies de l’information et de la communication, de l’intelligence artificielle, liées également à l’évolution des attentes en matière de pédagogie et aux nouvelles temporalités d’apprentissage.

Depuis plusieurs années un réseau de soutien aux étudiants a été mis en place. Depuis mon arrivée au rectorat, toutes les facultés disposent d’une antenne du service d’accompagnement aux apprentissages (SAA). Les aides à la réussite consistent aujourd’hui en des outils d’autoévaluation, l’organisation de remédiation destinée à combler les lacunes, l’organisation d’examens blancs, de blocus encadrés, de tutorat ou le renforcement des guidances interfacultaires. Grâce à la subvention du Fonds d’Aide à la Réussite (FAR) financé par une allocation spécifique de la FWB, nous avons pu renforcer le soutien disciplinaire au sein des facultés. Un véritable plan stratégique de soutien à la réussite académique étudiante a été élaboré, présenté, discuté et voté au Conseil académique.

Le projet « Ma Première Année Sur Mesure » (PASM) vise aussi à mieux préparer les étudiants et étudiantes qui n’ont pas les connaissances et compétences minimales requises pour entamer un parcours universitaire. Ce dispositif mis en place dans plusieurs facultés propose aux étudiantes et étudiants, à l’entrée à l’ULB, des tests diagnostiques pour identifier celles et ceux en difficultés et leur proposer un accompagnement personnalisé par un accompagnateur aux apprentissages, un conseiller académique (SAA) et par un conseiller en orientation. Il permet d’élaborer un programme (PAE) de cours sur mesure, des remédiations renforcées et focalisées sur les prérequis et l’accompagnement pédagogique. L’étudiant en difficulté a la possibilité d’alléger son programme d’études de cinq à quinze crédits pour se concentrer au renforcement disciplinaire, méthodologique ou de français. Ce dispositif existant depuis septembre 2021 a porté ses fruits mais doit être évalué à la fin de la présente année académique.

Enfin nos bibliothèques, lieux de recherche, d’échanges, d’études et d’apprentissages offrent aussi un accompagnement. Notamment, le projet SHERPA qui guide nos étudiants à la maîtrise des techniques de recherche et des ressources documentaires.

Innovantes, elles proposent aussi depuis quelques mois un Learning Lab, une salle d’apprentissage actif. Cette nouvelle salle de 4 îlots de travail collaboratif est équipée d’écrans tactiles auxquels il est possible aussi de connecter laptops, tablettes ou smartphones et d’enregistrer les séances de travail en podcasts.

Nos bibliothèques sont également des actrices actives dans l’aide à l’apprentissage. Situées en première ligne, elles doivent être soutenues. La construction en cours du LIC (Learning and Innovation Center), avec la VUB, répond également à cette demande. Plus de 1 000 places seront tout bientôt mises à la disposition et des guidances y seront proposées.

La formation continue

La formation continue est un outil important pour faire face aux enjeux sociétaux de demain en permettant à qui le veut d’acquérir et d’actualiser ses compétences tout au long de sa vie. Dans un contexte où les parcours professionnels sont de plus en plus variés et de moins en moins linéaires, les universités ont un rôle essentiel à jouer pour favoriser l’apprentissage, la remise en question et la réactualisation des connaissances.

L’ancrage local et régional de notre institution, sa proximité avec divers secteurs professionnels et ses réseaux font de la formation continue un vecteur essentiel de rayonnement et de notoriété pour l’Université. Grâce aux opérateurs de formation continue, désormais organisés en pôles thématiques (santé, sciences humaines, sciences et techniques, économie et management) au sein des facultés, l’ULB propose chaque année 340 formations courtes et certificats à plus de 5000 apprenants, qu’ils soient travailleurs en activité ou futurs professionnels. 94% d’entre eux évaluent positivement la formation qu’ils ont suivie. Cette dynamique positionne l’ULB comme une université particulièrement dynamique dans ce domaine au sein de la FWB.

Le modèle financier est atypique au sein de l’Institution : la formation continue s’autofinance grâce à des financements extérieurs et aux frais d’inscription. Il nécessite un intrapreneuriat dynamique, soutenu par 68 collègues motivés et coordonné par le Service de FC rattaché au DE. Il est nécessaire d’explorer sans réserve les différentes pistes qui consolideront cette activité dans les prochaines années pour développer le transfert des savoirs et savoir-faire académiques vers le plus grand nombre, contribuant ainsi à la médiation scientifique et à l’engagement sociétal de notre institution.

Je serais heureuse de pouvoir mettre toute mon expérience à profit pour réaliser, avec vous, ces différents axes.

 

2. La Recherche

L’ULB est à la pointe de la recherche en Belgique et se compare favorablement à nombre d’universités dans le monde – qui bénéficient de moyens largement supérieurs et ce, malgré le sous-financement de la recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles.

L’ULB est à la pointe de la recherche en Belgique et se compare favorablement à nombre d’universités dans le monde qui bénéficient de moyens largement supérieurs et ce, malgré le sous-financement de la recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ses chercheurs sont reconnus internationalement et son excellence vantée dans de nombreux domaines de pointe, comme en attestent la richesse et la qualité des productions scientifiques dans tous les domaines de connaissance, ainsi que les obtentions de prix et de financements prestigieux.

Recherche de pointe et enseignement sont intrinsèquement liés et fondent la force et l’identité de l’université. C’est ce que j’ai souhaité réaffirmer structurellement en œuvrant à ce que ces deux dimensions pèsent à parts égales dans les plans facultaires de développement, de manière à ce qu’une mission ne se substitue pas à l’autre. Le soutien sans faille à cette recherche de qualité (1) et à sa valorisation lorsqu’elle s’y prête (2) ont fait l’objet de nombreuses réalisations et continueront à être au cœur de mes priorités pour l’avenir.

I – Soutien à la recherche et création du Fonds institutionnel de la recherche (FIR)

Tous les instruments de financement internes de la recherche ont été regroupés au sein d’une seule ligne budgétaire, le FIR, dont l’ensemble du financement est négocié tous les ans et les attributions présentées et discutées au conseil de la recherche. En évitant l’accumulation de très nombreuses lignes budgétaires séparées en fonction des octrois, le FIR a permis d’éviter l’accumulation importante de reliquats et de dégager des moyens budgétaires supplémentaires. En outre, dans une logique de transparence, cette création a été l’occasion de clarifier et de mettre à jour l’ensemble des règles et procédures qui régissent ces différents instruments, de les présenter aux instances de l’université et dans chacune des facultés.

Les Actions blanches

Je partais du constat que les projets de recherche explorant de nouvelles idées aux résultats incertains n’arrivaient pas toujours à obtenir des financements externes. Je proposais que nous prenions quelques risques en soutenant ce qu’Alain Supiot a appelé « actions blanches ».

Elles laissent l’initiative du choix des thèmes aux chercheurs et chercheuses, conçus, non pas comme une réponse à des questions posées aujourd’hui, mais comme un moyen de faire surgir les questions de demain. Les découvertes qui ont révolutionné le monde ont souvent été des surprises, pour lesquelles des hommes et des femmes ont consacré de nombreuses années et des efforts infinis sans pressions comptables ni administratives sur des « livrables » prédéterminés. Grâce à l’« action blanche », une équipe est soutenue financièrement et peut se consacrer à la recherche fondamentale sur des questions ou des thèmes difficilement finançables par d’autres instruments (FNRS, UE, régions). Prendre le risque de laisser l’équipe mener des recherches qui, si elles ne semblent pas immédiatement valorisables, peuvent se révéler d’une importance fondamentale à un moment x, et ne pas tout miser sur la « réussite » immédiate.

Trois appels à projets « Action blanche » ont depuis lors été lancés et 20 projets sélectionnés et octroyés. Cet instrument fera l’objet d’une première évaluation cette année académique encore.

Financement des projets ambitieux non sélectionnés

En vue d’encourager les demandes de financement extérieur, l’université attribuait déjà un budget aux promoteurs·rices les mieux classé·es dans certains appels de manière à les préparer au mieux à une nouvelle candidature. Les règles d’octroi ont été clarifiées et le financement de ce programme a été consolidé dans le FIR, qui s’ouvre aujourd’hui non seulement aux PDR du FNRS mais également à d’autres instruments particulièrement compétitifs comme les projets WELBIO, WEL-T, WelChange, Win2Wal et certains financements européens.

Amélioration des procédures d’évaluation scientifique

En interne, la mise en place du FIR a été l’occasion pour l’université, de clarifier les conditions d’attributions de l’ensemble des instruments de financement interne (promotion du doctorat, projets stratégiques, mini-arc, FER, etc.). Un travail de fond a été réalisé pour améliorer les procédures d’attribution des Mini-Arc et des projets ARC.

Au printemps 2024, une réforme des modes d’attribution des ARC a également été proposée en couplant les soumissions ARC à la soumission de projets PDR auprès du FNRS. Cette disposition permet de réduire d’une part, la charge pour les chercheurs, en leur permettant de présenter les projets déposés au FNRS, d’autre part, la charge administrative liée à la mise en œuvre de l’évaluation à distance des projets ARC, tout en gardant la main sur les choix finaux des attributions des ARC dans des commissions internes à l’ULB et spécifiques aux trois grands domaines (SEN, SHS, SVS). Cette nouvelle mesure devra faire l’objet d’un suivi étroit et d’une évaluation pour s’assurer que les objectifs poursuivis sont bien rencontrés.

A l’externe, l’université a rejoint en 2023 la « Coalition for Advancing Research Assessment (CoARA) » qui a pour objectif de mieux reconnaître la diversité des productions, pratiques et activités qui favorisent la qualité et l’impact de la recherche, et qui prône d’avantage d’évaluations qualitatives, ainsi qu’un usage parcimonieux des indicateurs quantitatifs. Cette adhésion s’est traduite en interne par une réflexion menée par le groupe OpenScience de l’université visant à réexaminer les CV-type et grille d’évaluation des recrutements et promotions pour permettre aux candidat·es de mieux mettre en avant les réalisations en matière de science ouverte. Le groupe OpenScience a fait un ensemble de recommandations qui seront présentées et discutées avec les instances de l’université.

Par ailleurs, le financement d’un projet inter-universitaire ayant pour objectif d’examiner les différentes manières dont les université de la FWB pourraient mettre en œuvre la CoARA a été obtenu après de la FWB fin 2023, et va nous donner les moyens humains pour progresser dans ce domaine dans les prochaines années.

Amélioration de l’accès aux sabbatiques

Depuis de nombreuses années, le FNRS octroyait aux universités des subsides qui permettaient à plusieurs chercheurs·euses de se dégager de toute obligation pédagogique pendant une durée maximale de 12 mois non renouvelable, pour se consacrer à plein temps à la recherche. Dans le cadre du FIR, l’ULB a complété ce dispositif par un financement propre pour élargir l’octroi à des demandes visant la préparation d’un projet d’enseignement ou de recherche innovant ou en lien avec le développement durable, ne nécessitant pas forcément de mission à l’étranger.

Pour simplifier la gestion, un seul appel est émis et concerne le financement des sabbatiques aussi bien par le FNRS que par les fonds propres de l’université. Les conditions et la procédure d’octroi des sabbatiques ont été révisées et clarifiées, de manière à mieux solliciter l’avis des facultés dans la procédure, et que celles-ci puissent mieux prévenir et anticiper les difficultés possibles liées à certaines suppléances de cours.

De 2020 à 2024, 69 sabbatiques ont été octroyées (de 2016 à 2020 : 33). Ces efforts seront poursuivis et maintenus tout en s’assurant que ceux-ci ne se font pas aux dépens de la bonne continuité des enseignements.

Financement de personnel de support : logisticiens et PATGS

Un premier appel visant le recrutement de logisticien·ennes de recherche par les facultés, centres interfacultaires ou unités de recherche a été lancé fin 2021 et les recrutements qui en ont découlé sont venus compléter le pool de logisticien·ennes qui contribuent à l’obtention de financements. Ces derniers·ières, localisé·es dans leurs lieux d’affectations respectifs sont aujourd’hui regroupé·es au sein d’un seul service, STARI, ce qui favorise les échanges et les partages d’expérience.

Un second appel visant à répondre à certaines situations difficiles rencontrées par des équipes de recherche qui se voient freinées dans la poursuite de leurs activités par manque de soutien administratif ou par manque d’encadrement technique a été lancé à l’automne 2023. Cet appel visait particulièrement des profils orientés « soutien administratif ou technique ». Les postes offerts dans le cadre de cet appel sont limités dans le temps et organisés en mandats de deux ans, renouvelables une fois. Il était précisé que les postes proposés ici devaient aider à la mise en œuvre des plans facultaires de développement. Leur octroi était conditionné à un avis favorable des facultés concernées pour s’assurer du caractère ponctuel de la demande et/ou de son articulation avec le plan facultaire de développement.

Au terme de ces deux appels, 9 mandats de logisticiens et 18 engagements de PATGS contractuel (pour un total de 14.5 ETP) ont été octroyés.

Ces deux appels ont montré les attentes importantes des chercheuses et chercheurs en matière de personnel de soutien. De plus, certains centres interfacultaires ou plateformes demandent régulièrement de l’aide sous la forme de personnel administratif. Afin de répondre à ces demandes, je souhaite pérenniser ce dispositif et prévoir un appel de moindre ampleur, reconduit tous les ans, sans préciser de profil préalable. Le PATGS ainsi que les logisticiens seraient concernés dans un même appel car les missions se chevauchent parfois et les responsables de programme de recherche ont rencontré des difficultés à faire correspondre pleinement leurs demandes à des profils trop spécifiques. Ceci permettrait, selon les profils demandés et retenus (qui pourraient aller du bachelier au doctorat), d’engager annuellement sur le budget du FIR entre 5 et 10 agents de soutien.

Amélioration des infrastructures dédiées à la recherche

De nombreuses équipes de recherche sont encore trop souvent confrontées à des difficultés en termes d’infrastructure. Il s’agit parfois de problèmes de faible ampleur, pour lesquels une solution tarde à être trouvée, mais dont l’impact se marque au quotidien et en devient décourageant. Parfois, ce sont des problèmes plus structurels qui nécessitent une planification d’intervention plus conséquente et un suivi qui pourrait être plus transparent. Après avoir travaillé à l’amélioration des instruments de financement de la recherche (mise en œuvre du FIR), à l’amélioration du support humain à la recherche (recrutements de logisticiens et de PATGS), l’amélioration des infrastructure dédiées à la recherche constituera une priorité de mon mandat. On trouvera dans la section  « La vie sur les campus » les pistes concrètes qui sont envisagées pour améliorer la réactivité face aux problèmes mineurs, et  mieux planifier les chantiers plus conséquents.

Il faut par ailleurs souligner toute une série de réalisations récentes en matière d’infrastructures dédiées à la recherche. Aux côtés de la rénovation de différents laboratoires, on mentionnera l’European Plotkin Institute of Virology qui s’est installé sur le campus Erasme, les locaux de l’institut FARI (IA for the common good) installés au centre de Bruxelles, le bâtiment Gramme de UCharleroi qui héberge différentes équipes de recherche, et le campus Usquare qui accueille depuis quelques semaines le hub de recherche USET dédié aux transformations urbaines et socio-environnementales,  l’Openlab.Brussels et le Brussels Institute of Advanced Studies.

Création d’un fonds de réparation

Le coût de réparation des équipements de recherche est souvent difficile à faire couvrir par des conventions de recherche, ce qui amène certaines équipes de recherche à renouveler des équipements alors que ce n’est pas indispensable. De plus, les situations de panne surviennent de manière inopinée, ce qui rend la programmation des demandes de financement pour y remédier quasi-impossible. Enfin, bien que certains contrats de maintenance prévoient le remplacement de pièce sur les très gros équipements, c’est très rarement le cas pour des équipements de taille moyenne. Dans ce contexte, je propose de créer au sein du FIR une ligne destinée à couvrir les dépenses de réparation d’équipement.

Aide financière aux plateformes et équipements

L’aide aux équipements et plateformes s’est matérialisée de différentes manières. A l’externe, différents financements liés aux plans de relance ont été obtenus pour les plateformes inter-universitaires « Energie », « Biomatériaux » et « Espace » dans lesquelles différentes équipes de l’ULB sont impliquées, qui ont pu bénéficier de l’aide des équipes de l’administration de la recherche et du rectorat en lien avec les autorités publiques en charge de ces financements. En outre, l’obtention de différents fonds FEDER sont venu compléter ces dispositifs. En interne, en complément au budget « Plateforme » du FIR, les plateformes ont pu bénéficier des appels « logisticien » et « PATGS » leur permettant de mutualiser leurs demandes.

Soutien structurel au montage de projets et à l’obtention de financements européens

Les financements de la FWB ont été stabilisés pour continuer à soutenir les cellules Europe des universités, et permettre, par une série de dispositifs complémentaires (financement de suppléance, de consultance extérieure, etc.) de faciliter la préparation et l’obtention de projets européens ambitieux.

La cellule Europe du DR qui aide au montage des projets européens rend des services appréciables et efficaces. Elle devra être renforcée pour répondre aux nombreuses demandes légitimes des chercheurs !

Publications en open access

La signature de la CoARA doit permettre d’enclencher une réflexion de profondeur sur la manière donc les publications auprès de grands opérateurs et éditeurs influencent les carrières, et contribuent à maintenir le lien de dépendance à l’égard des acteurs de l’édition les plus importants. Parallèlement à cette évolution, une ligne budgétaire spécifique a été créée au sein du département des bibliothèques pour encourager et soutenir financièrement les modèles alternatifs de corrections par les pairs et d’éditions (revue en « open access » diamond, modèles Peer Community In, etc.). Enfin, l’université s’associe aux autres institutions de la FWB dans les négociations entreprises avec les grands éditeurs.

Internationalisation

Notre communauté scientifique est naturellement tournée vers l’international. Nos chercheurs développent une activité croissante vers les programmes européens, que ce soit via des mandats individuels de type ERC ou des projets collaboratifs. L’ULB reçoit également de nombreux chercheurs soutenus par le programme Marie Skłodowska-Curie. Cette implication se traduit également par une reconnaissance internationale via l’obtention de prix prestigieux. Cette tendance sera bien sûr encouragée dans les années à venir.

Par exemple, la mise en œuvre du projet RIS4CIVIS a permis de consolider les liens institutionnels autour de la recherche au sein de l’alliance CIVIS, qui vont se traduire dans notre participation à un nouveau programme COFUND de financement de la mobilité post-doctorale coordonné par l’Université d’Aix-Marseille.

L’obtention par l’ULB du label « HR Excellence in Research » et la poursuite de notre participation à EURAXES doivent par ailleurs maintenir notre attractivité à la mobilité des chercheuses et chercheurs.

Enfin, le Brussels Institute of Advanced Studies (BrIAS) qui démarre cette année ses activités dans ses nouveaux locaux du campus Usquare va également contribuer à attirer des académiques du monde entier à venir interagir et échanger avec notre communauté scientifique à Bruxelles.

Communication

L’amélioration de la communication externe est une de mes priorités, y compris la communication concernant la recherche. Celle-ci devra à la fois mettre en lumière les réalisations les plus prestigieuses, mais aussi mieux refléter la richesse et la diversité des contenus et des pratiques qui forment le tissu des nouvelles connaissances générées dans notre institution.

En termes de communication interne la création de la newsletter « Remind’R » a permis d’améliorer dans un seul canal d’information distribué sur une base mensuelle, la communication vers la communauté scientifique sous la forme de « rappels » concernant les appels à projets à venir, les formations, les conférences, séminaires et exposés et les défenses de thèse. Celle-ci pourra être amenée à évoluer pour devenir le principal canal de communication « push » concernant les actualités de la recherche. En réponse à la crise Covid, plusieurs appels ont été lancés pour soutenir les chercheurs. Par la suite, les réponses apportées aux besoins exprimés par la communauté scientifique ont mené à de nouveaux appels permettant d’engager du personnel de soutien à la recherche. Il convient maintenant de capitaliser sur les enseignements que nous ont apportés ces différents appels pour les simplifier, les concentrer autant que possible, améliorer leur communication et réduire la charge administrative que ces appels impliquent.

II – Valorisation de la recherche, la collaboration recherche-industrie et la création de Spin-off

L’université encourage depuis de nombreuses années la valorisation des résultats de recherche issus de ses laboratoires par une politique active de protection et de promotion de la propriété intellectuelle et par un soutien à l’entreprenariat et à l’innovation. En matière de valorisation économique, on notera deux avancées. Le règlement de la propriété intellectuelle a été modifié pour octroyer aux chercheurs entrepreneurs 70% des parts fondateurs d’une spin-off qui se développerait sur base de résultats produits dans un laboratoire de l’université. Par le passé, seulement 20% de ces parts étaient octroyées aux chercheurs entrepreneurs. L’université a également créé une filiale, ImpacThéo, qui a pour mission de mieux coordonner la politique de l’université en termes d’accompagnement de spin-off issues des laboratoires de l’université, de start-up innovantes se développant dans notre écosystème, et de fonds d’investissement apportant les capitaux nécessaires à ces activités.

Par ailleurs, le fonds de valorisation, traditionnellement concentré sur la protection de la propriété intellectuelle via le dépôt de brevets, s’est ouvert à la promotion de résultats en dehors de la communauté scientifique dans toutes les disciplines, y compris les sciences humaines et sociales, ainsi qu’au soutien de projets ayant des objectifs de valorisation non-économique. L’objectif est clair : faire reconnaître notre université comme un acteur d’innovations non seulement technologiques mais également sociétales via des interactions avec tous les secteurs du monde socio-économique. Ceci pourra également se traduire à l’avenir par une politique plus active visant à mettre en lien l’expertise présente à l’université avec le monde professionnel, tant dans le secteur privé que public ou associatif.

Au cours des dernières années, notre institution a développé 5 hubs qui servent d’interface entre l’université, les entreprises et le secteur public. On retrouve ainsi deux hubs spécialisés dans le domaine de la santé (recherche clinique et translationelle à l’H.U.B et au pôle santé d’Anderlecht, biotechnologies et modèles précliniques au Biopark de Gosselies), deux hubs dans le domaine de la transition énergétique, sociale et citoyenne (CampusUCharleroi, et campus Usquare d’Etterbeek) et un hub dans le domaine de l’intelligence artificielle (FARI, Bruxelles). Chacun de ces hub contribue à renforcer les liens dans ces thématiques entre l’université et son tissu socio-économique. L’identité de ces hubs et leur visibilité doivent être renforcés pour consolider le rôle joué par l’université auprès d’acteurs publics et privés.

3. La Vie étudiante

La vie étudiante à l’Université libre de Bruxelles est riche et diversifiée, elle offre une multitude d’opportunités pour s’engager, s’épanouir et faire la fête ! L’ULB accueille de nombreux évènements culturels, sportifs et sociaux ; elle compte une centaine d’associations étudiantes folkloriques, culturelles, politiques ou indépendantes. L’ULB encourage l’engagement social des étudiants et étudiantes qui le souhaitent et leur nombre ne cesse d’augmenter.

La vie étudiante à l’Université libre de Bruxelles est riche et diversifiée, elle offre une multitude d’opportunités pour s’engager, s’épanouir et faire la fête ! L’ULB accueille de nombreux évènements culturels, sportifs et sociaux ; elle compte une centaine d’associations étudiantes folkloriques, culturelles, politiques ou indépendantes. L’ULB encourage l’engagement social des étudiants et étudiantes qui le souhaitent et leur nombre ne cesse d’augmenter. L’ULB organise des programmes de formation et de mobilité internationale (tels qu’Erasmus, Erasmus mundus ou BIPs CIVIS) qui permettent aux étudiants de voyager tout en apprenant ! L’Observatoire de la Vie étudiante collecte des données sur les conditions de vie des étudiantes et étudiants et sur la façon dont elles peuvent affecter leur bien-être et le déroulement de leurs études.

Si la vie étudiante à l’ULB offre une expérience enrichissante, avec de nombreuses opportunités pour l’apprentissage, l’engagement social et culturel et le développement personnel, il reste encore de nombreux défis à relever. L’augmentation du nombre d’étudiants (+ 35 % en 5 ans, soit 38 000 en 2023-2024) a impacté la qualité de la vie étudiante sur tous nos campus et nécessite des solutions innovantes !

Logements étudiants 

Se loger est un enjeu crucial pour les étudiants. Plus de 12 500 étudiants sont concernés à Bruxelles ! Pour répondre à leurs besoins, nous avons mis en place une vision sociale du logement, avec une nouvelle politique d’admission qui accorde une priorité absolue aux étudiants de condition modeste. Nous prenons également en compte le critère de l’éloignement entre le domicile et les campus.

Notre stratégie ne se limite pas aux résidences universitaires :  nous avons développé des partenariats préférentiels avec le secteur privé. Cette approche nous permet d’élargir l’offre de logements, car la demande ne cesse de croître. Dans ces logements, nous assumons même les éventuels vides locatifs, ce qui revient à “acheter” des chambres auprès de promoteurs.

Malheureusement, le coût du marché à Bruxelles est souvent trop élevé pour les étudiants de condition modeste. Pour pallier cette difficulté, nous offrons une aide sociale moyenne de 291 € par chambre et par mois destiné à 823 étudiants, ce qui représente une aide au logement organisée par la Commission des Affaires sociales étudiantes (CASE) de plus de 2,6 millions € par an.

Actuellement, l’offre de logements reste insuffisante. Les 1096 logements qui seront disponibles dès la rentrée 2024 à proximité de nos campus bruxellois d’Erasme, de la Plaine et du Solbosch, sont en effet loin de rencontrer la demande.

Ces offres comprennent des chambres et des studios. Elles facilitent l’accès des étudiants aux études universitaires tout en créant des atmosphères conviviales à Bruxelles et sur nos campus. A cet égard, je souhaite épingler le futur projet « Kots d’USquare » que je pilote depuis 3 ans et qui illustre bien cette démarche. Il s’inscrit dans une dynamique de vie étudiante moderne, en répondant aux besoins spécifiques de la communauté universitaire. Ce projet comprendra 460 kots, principalement sous forme d’unités de colocation, avec 6 à 8 chambres par unité. Environ 3 à 5% des chambres seront aménagées pour les étudiants avec enfants. Une salle de cinéma/auditoire pour 80 à 120 personnes et un foyer événementiel participeront au bien-être sur nos campus.

Cependant, ces nouveaux projets prennent du temps, surtout lorsqu’il s’agit de constructions ou de rénovations majeures. Notre vision s’inscrit donc dans une démarche proactive de développement urbain durable, renforçant l’attractivité et la qualité de vie sur nos sites, afin d’offrir aux étudiants un cadre adapté à leurs besoins et aspirations.

Face à l’urgence, nous avons mis en place une veille pour détecter les possibilités de logement rapidement disponibles à Bruxelles. Celle-ci s’appuie sur des partenaires privés et publics (notamment avec l’Agence Immobilière Sociale Etudiante) qui se distinguent par leur expertise dans la mise à disponibilité, la conception, la rénovation légère et la gestion locative. Mon objectif est d’ainsi doubler l’offre de logements disponibles à des étudiants à revenus modestes dans les 4 prochaines années.

Restaurants et espaces de convivialité

Nos espaces de convivialité et de restauration n’ont pas suffisamment évolué. Tous nos restaurants sont saturés. Même le nouveau restaurant de la Plaine, complètement restauré sous mon mandat et qui offre pourtant 1230 m² et plus de 420 places assises est pris d’assaut, victime de son succès et de l’atmosphère qu’il dégage.

Voici deux axes d’amélioration auxquels je serai particulièrement vigilante (voir aussi la note sur la vie sur les campus) :

    • Améliorer l’offre de restauration

Notre offre de restauration a évolué ces dernières années vers une restauration qualitative et respectueuse de notre environnement.  Le nouveau restaurant Turbean par exemple vise à proposer une alimentation saine et accessible tout en favorisant des filières équitables ; il a obtenu 3 toques au label GoodFood. Nous avons dynamisé un cahier spécial des charges commun pour tous nos restaurants collectifs, toujours plus ambitieux et qui orientent nos lieux de restauration vers le label « Goodfood » pour une alimentation plus saine et durable.

Terrifiée par le constat que certains étudiants éprouvaient des difficultés à se nourrir, j’ai eu à cœur que soit proposée une offre de repas à des prix très abordables sur nos campus. Un tarif social de 2 € est ainsi appliqué pour des plats « Smart » ou végétariens dans les restaurants du Solbosh, de la Plaine et d’Erasme automatiquement à tous les étudiants bénéficiant d’une réduction de minerval accordée par la fédération Wallonie-Bruxelles ou par le service social étudiant. Tout étudiant se sentant dans une situation de fragilité économique peut également bénéficier de cette réduction en se déclarant via le portail « mon ULB ». La lutte contre la précarité alimentaire passe aussi par des subsides utilisés pour maintenir un prix concurrentiel aux plats proposés dans nos restaurants.

Sur le campus de la Plaine, afin de mieux accueillir nos cercles étudiants, j’ai proposé à l’ACE l’aménagement d’un village étudiant et d’une seconde zone de restauration.

Je compte également mettre en place un « food court » sur le niveau 2 du bâtiment F1, au Solbosch libérant ainsi tout le niveau 1 pour des espaces de convivialité avec des horaires étendus.

    • Innover dans l’aménagement des espaces

Un travail de cadastre est en cours pour développer nos espaces de convivialité et proposer des espaces verts apaisés.

Des idées novatrices sont déjà sur la table ; un nouveau plan de circulation sur le campus du Solboch visant à réduire les flux sur le haut de l’avenue Paul Héger  a été validé ;  la création d’une rambla piétonne reliant l’avenue Paul Héger à notre jardin, le Bois de la Cambre est à l’étude et a avancé ; entretemps, un projet de verdurisation de l’avenue Héger a commencé ainsi qu’un plan d’amélioration du paysager à la Plaine.

Avec l’aide de l’administration générale je souhaite que l’on repense les lieux mis à disposition de la communauté pour les rendre plus accessibles pendant des plages horaires étendues. Ces lieux favoriseront les échanges informels en créant des espaces propices aux rencontres et aux discussions. Ils offriront  des espaces de rassemblement pour travailler collectivement ou tout simplement échanger.

Bien être et inclusivité 

Un service bien-être étudiant a été créé au sein du DSC. Il coordonne l’ensemble des politiques inclusives et élabore une politique de bien être étudiant, en étroite collaboration avec la politique bien être de l’institution.

La cellule en charge des étudiants à besoins spécifiques voit le nombre de dossiers à traiter augmenter de façon très importante, exigeant une professionnalisation maximale de la procédure et de la gestion de ces étudiants (demande de statut, discussion des aménagements, organisation des locaux pour examens, etc.). L’augmentation des demandes exige une réforme en profondeur de la gestion des dossiers et du parcours d’inclusivité. Celle-ci est en cours et sera décidée pour la rentrée prochaine.

ULB Santé

En mai 2022, l’Université libre de Bruxelles (ULB) a reçu le label Platinum Healthy Campus, le plus haut niveau de certification, décerné par la Fédération internationale du sport universitaire (FISU). L’ULB est ainsi devenue la première université belge à obtenir cette distinction, qui récompense les efforts et les initiatives déployés pour soutenir le bien-être et la santé de l’ensemble de sa communauté.

Ce label reconnaît la qualité d’un large éventail de services proposés par l’institution en faveur de la santé physique et mentale. Parmi ces services, on compte notamment l’accès à des infrastructures sportives, à des menus sains, aux soins médicaux, aux programmes de prévention des maladies, ainsi que la prise en charge des comportements à risque et des aspects liés à la santé mentale. De plus, les pratiques de responsabilité environnementale, les notions d’égalité des genres, d’inclusion et de cohésion sociale sont également des critères majeurs reconnus par ce label.

Cette labélisation récompense la stratégie de l’Université, qui vise à offrir un large panel de services accessibles au plus grand nombre, et en particulier à nos étudiants aux revenus les plus modestes grâce à une aide sociale dynamique. Elle contribue aux objectifs de développement durable définis par les Nations Unies et au développement du bien-être et de la santé de chacun.

L’objectif de mon prochain mandat sera, avec l’aide des acteurs déjà impliqués dans l’obtention de ce label, de soutenir ces efforts et de développer avec toute la Communauté de nouvelles initiatives en la matière.

ULB Sport

Le sport à l’ULB, c’est 6779 membres… dont 3 qui participeront aux jeux olympiques de Paris 2024 !

L’« Ecole de Sports de l’ULB » est notre acteur-clé dans ce domaine. Elle a pour mission d’organiser l’offre sportive et de bien-être à destination de la communauté universitaire. Elle gère également les infrastructures sportives de l’Université et coordonne les équipes compétitives, les « ULB Owls », devenus depuis 10 ans la mascotte de l’Université. Par ailleurs, elle assure l’accompagnement des Etudiants à Besoin spécifique Sportifs de Haut Niveau (EBS – SHN) dans leur double carrière. Elle coordonne aussi des activités pour un public plus jeune, telles que : stages sportifs, culturels et scientifiques ; journées sportives ; activités parascolaires ; St V des enfants.

En collaboration avec le cercle des Sciences, elle organise les « 10 km de l’ULB » qui rassemblent annuellement plus de 3000 coureurs et ont déjà participé au financement d’une cinquantaines de projets de recherche au sein de la Faculté des Sciences.

Mon ambition est de soutenir ce volet d’activités bien ancré sur nos campus et pratiqué par des milliers d’étudiants.

A ce titre, 2024 verra l’aboutissement de différents projets d’infrastructures d’envergure, initiés ou poursuivis durant mon premier mandat, dont la construction d’un nouveau hall de Sport, sur le campus du Solbosch. Celui-ci permettra à l’Université de redéployer une politique sportive et de bien-être ambitieuse pour ses étudiants et sa communauté en général.

Charte Alcool 

La consommation problématique d’alcool et de substance accompagne souvent la vie universitaire des étudiants. L’observatoire de la vie étudiante a mis en évidence les habitudes de consommation, soulignant la nécessité de cibler les interventions selon les besoins spécifiques liés à l’âge et au contexte de consommation. Forte de ce constat, j’ai souhaité que soit apportée une réponse adaptée, consensuelle et non prohibitionniste. Une charte alcool a ainsi été construite et adoptée par l’ensemble des cercles membres de l’ACE. Cette charte vise à encadrer les moments et les lieux de consommation, à augmenter l’offre de fontaine d’eau, de soft et de bière allégée.

Des actions préventives complètent les politiques de réduction des risques déjà engagées. De manière récurrente, différents délégués de cercles sont formés à la pratique de réduction des risques et à la promotion de comportements responsables auprès de leurs pairs. Les chiffres de consommation lors de la St-Verhaegen ont démontré l’efficacité des mesures mises en place, avec une diminution des consommations d’alcool à la faveur d’eau et de bières allégées.

Lutte contre le harcèlement et les violences à caractère sexuel 

A la suite du tristement notoire épisode « dentisterie » géré par l’équipe rectorale précédente, un groupe de travail chargé de réfléchir aux mesures à prendre en cas de harcèlement subi par les étudiants a été constitué. Une série de recommandations en est ressorti. C’est ainsi que la cellule Cash-e a été créée. Celle-ci est chargée de gérer les faits relevant de harcèlement moral, violence et agression verbale de la part de membres du personnel envers des étudiants. Dès sa création elle a porté une attention particulière aux violences sexuelles et c’est en mars 2021, à la suite du #Balancetonfolklore, dénonçant les violences sexistes et sexuelles dont les étudiants sont parfois victimes dans le milieu folklorique qu’elle a confirmé sa compétence dans ce domaine. L’ULB a été pionnière dans la création d’une telle structure qui a permis d’anticiper la circulaire ministérielle entrée en vigueur en septembre 2023 et visant la prévention et la lutte contre le harcèlement, les discriminations et les violences sexuelles au sein des établissements de l’enseignement supérieur. Lorsqu’un étudiant s’adresse à Cash-e, il bénéficie de 2 à 3 entretiens d’écoute préalable qui lui permettent de déposer sa parole en toute liberté et confiance, sans autre objectif. Ce n’est qu’à l’issue de ces entretiens que la situation révélée par l’étudiant s’avèrera ou non relever des missions de CASH-e. CASH-e joue un rôle important dans le désamorçage des situations menant dans la majorité des cas à un apaisement de la situation ou une réorientation vers des structures de soutien appropriées. L’augmentation des signalements a nécessité un renforcement des équipes afin d’assurer le point de contact nécessaire à la prise en charge des situations relevant non seulement du harcèlement mais également de toutes formes de discrimination.

Parmi les autres actions entreprises en matière de lutte contre le harcèlement, il me semble important d’épingler plus particulièrement celles-ci :

  • création et accompagnement de la Commission de suivi des travaux de lutte contre les violences sexuelles ;mise en place d’une safe zone budgétée par le CA (200 000 €) au sein de la jefke afin d’assurer un espace permettant de trouver les personnes ressources nécessaires à la fois en cas d’excès de consommation ou d’agression lors des évènements festifs.
  • taxis spéciaux « Appelle Alice ». Sur base du modèle initié et financé par les étudiants administrateurs de l’UCL sur le campus de Woluwe, nous allons créer avant la fin de l’année académique des zones sécurisées où les victimes d’agression sexuelle pourront être prises en charge gratuitement par des chauffeurs de taxis formés et volontaires qui les emmèneront vers le CPVS. Les victimes seront d’emblée mises en connexion avec le personnel du CPVS lors du trajet.

Mieux connaître nos étudiants pour orienter nos politiques sociales 

L’Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) dont le travail est réalisé en collaboration étroite avec l’observatoire qualité permet par ses enquêtes de mieux connaître nos étudiants et étudiantes.

Les enquêtes suivantes nous ont permis de mieux orienter nos politiques :

  • Enquête sur les conditions de vie et de travail en confinement (2020)
  • Enquête sur les ressources économiques (2021)
  • Enquête sur le bien-être et la santé mentale, en collaboration avec l’UCLouvain (2020-22)
  • Enquête sur la vie étudiante, en collaboration avec le G3 (2020-2022)
  • Enquête sur l’alimentation et l’activité physique, en collaboration avec l’UCLouvain (2021-22)

Politique sociale et soutien particulier aux étudiants de condition modeste

Un travail important a été réalisé au sein du service social étudiant afin, d’une part, de réduire au maximum les « délais d’attente » et, de l’autre, de privilégier l’aide urgente « en temps réel » avec une régularisation administrative dans un second temps plutôt que l’inverse.

Une enquête récente de l’OVE a montré que le Service social étudiant (SSE) reste mal connu des étudiants. Une campagne de communication a été relancée.

Je souhaite épingler quelques réalisations :

  • en lien avec la crise COVID :
    • mise à disposition d’ordinateurs aux étudiants dans le besoin
    • mise à disposition de salles d’examens pour les étudiants n’ayant pas les conditions de travail adéquates à la maison
    • aides sociales spécifiques liées à la perte du job étudiant (loyer, alimentation, etc.)
    • accès Wifi gratuit négociés avec un opérateur
  • de façon structurelle :
    • amélioration des aides directes :
      • la procédure permettant une réelle application de la gratuité des supports de cours a été mise en place, en collaboration avec les PUB
      • l’allocation « blocus » qui permet aux étudiants de stopper leur job étudiant pendant les périodes de blocus et de recevoir une aide du service social a été développée
      • le projet pilote d’installation en décembre 2023 de trois distributeurs de produits menstruels gratuits (un par campus) a été initié en vue de lutter contre la précarité menstruelle Ceci vient compléter l’aide financière annuelle aux personnes qui remplissent les critères du service social étudiant. Ce projet pilote sera évalué prochainement.
      • les plats végé et smart à 2€ ont été mis en place, au sein de nos restaurants, permettant de lutter contre la précarité alimentaire (voy. ci-dessus).
      • afin de faciliter l’accès aux activités sportives pour les étudiants de condition modeste, la carte sport a été rendue gratuite pour ceux-ci.
    • les Fonds affectés : ces fonds, issus de legs et donations à vocation sociale permettent d’apporter des aides spécifiques aux étudiants dont notamment des bourses (Fond Lewin de Castro par exemple), mais aussi des aides plus ponctuelles (Fond Cricks…). Les comités de gestion de ces fonds sont présidés par le vice-recteur.
    • les « droits intermédiaires » : outre les droits intermédiaires légaux, nous accordons des droits d’inscriptions réduits en fonction des situations sociales des étudiants ; le financement de cette mesure est assuré par la CASE
    • De façon exceptionnelle, pour faire face à l’augmentation très importante des coûts de l’énergie en 2022, une aide spécifique a été libérée par la CASE et mise à la disposition du SSE afin de répondre aux demandes des étudiants.

Enfin, le Fonds Rosa a été créé en mai 2021 pour combattre la précarité étudiante, alors qu’en pleine crise du covid-19, plus que jamais, de nombreux étudiants avaient besoin de l’aide de l’Université pour se nourrir, se loger ou étudier, et que la crise sanitaire avait jeté de nombreux autres dans une profonde précarité. Le Fonds Rosa a permis dans cette urgence d’augmenter notre capacité à répondre aux besoins les plus criants. Ce Fonds aide toujours aujourd’hui, nos étudiants et étudiantes.

Une participation étudiante renouvelée

En lien avec le Décret Participation et à la demande des étudiants administrateurs, un groupe de travail a été mis en place afin de revoir le règlement électoral étudiant ainsi que le règlement d’ordre intérieur du Conseil étudiant.

Un nouveau règlement électoral a été approuvé par les organes de l’Université. Les élections ont permis la mise en place d’un nouveau Conseil Étudiant de 72 membres.

Cercles et associations étudiantes

Les cercles et associations étudiantes (plus de 100 cercles et associations) sont à l’initiative de centaines d’activités (folkloriques et non folkloriques) sur l’ensemble de nos campus.

En ce qui concerne les locaux pour les associations étudiantes : la rénovation des cercles abrités dans les préfabriqués du parking Janson a été finalisée sur financement de la CASE, mais il faut admettre que ces locaux sont insuffisants. L’aménagement d’un village étudiant pour mieux accueillir nos cercles étudiants est prévue et sera notre priorité.

La sécurité autour de la Jefke a été renforcée et un tiers du budget est pris en charge par l’ULB. De manière générale, la sécurité sur nos campus a été renforcée.

4. Les Relations internationales et la Coopération

Notre université accorde une importance capitale aux relations internationales, reconnaissant leur rôle essentiel dans l’enrichissement académique et culturel de sa communauté tout en renforçant la présence de l’ULB à l’international.

Notre université accorde une importance capitale aux relations internationales, reconnaissant leur rôle essentiel dans l’enrichissement académique et culturel de sa communauté tout en renforçant la présence de l’ULB à l’international. À travers des collaborations stratégiques, des partenariats privilégiés et des alliances innovantes comme CIVIS, l’ULB consolide sa visibilité et son influence sur la scène mondiale. Ces efforts visent non seulement à favoriser l’échange de connaissances et de ressources, à proposer à ses étudiants et à son personnel des expériences et parcours internationaux mais aussi à renforcer notre tradition de coopération avec les acteurs du Sud.

I – Le renforcement de la présence et la visibilité internationale de l’ULB

Renforcer la visibilité et la présence internationale de l’ULB a guidé les nombreuses actions de ce premier mandat et restera une priorité. À cet égard, trois éléments méritent d’être mis en exergue.

1 – La participation au développement et aux activités de notre Alliance CIVIS

Cette participation vise à amplifier et consolider la présence et la participation de l’ULB dans des projets internationaux. Trois aspects peuvent être distingués :

  • L’Alliance CIVIS : outre la gestion des deux dernières années du 1er projet européen Erasmus+ qui a permis de financer notre Alliance de 2019 à 2022, CIVIS a obtenu un 2e financement Erasmus+ pour la période 2022-2026. Parmi les réalisations concrètes de l’Alliance, citons par exemple l’accord modèle de cotutelle de thèse, le développement des mobilités y compris des membres du corps académique, scientifique et PATGS, le développement fulgurant des Blended Intensive Programmes (BIP) ainsi que aussi l’obtention de nombreux autres financements dans des projets développés conjointement avec les partenaires CIVIS. A cet égard, je souhaite tout particulièrement mentionner le renforcement très net du climat de confiance entre partenaires malgré l’élargissement intervenu (8 partenaires européens au départ passés à 11 avec l’adhésion de l’Université de Glasgow, de l’Université de Lausanne et de l’Université de Salzbourg) et l’émergence d’une véritable communauté CIVIS. En témoignent entre autres, la création imminente d’une entité juridique CIVIS et la désignation d’un secrétaire général, deux éléments qui ancreront l’alliance CIVIS dans la durée. L’élargissement de CIVIS dépasse le continent européen,  puisqu’il a permis d’associer très étroitement 6 universités partenaires africaines avec lesquelles CIVIS a signé un accord de partenariat stratégique dès 2022. Le lien avec l’Afrique est une des caractéristiques de CIVIS qui, singularise notre alliance des autres. L’objectif est ici de servir de laboratoire pour le renforcement des coopérations Europe-Afrique en matière d’enseignement universitaire et de recherche.Le rôle que l’ULB a joué et joue à cet égard dans l’Alliance est essentiel. Nous continuerons de travailler au développement de ces partenariats  (un exemple important : l’obtention d’un financement Réseau Jean Monnet PolyCIVIS pour travailler sur la gestion des polycrises de manière transcontinentale).Parmi les priorités pour les années à venir, je souhaite poursuivre dans la voie entreprise, tout en cherchant à simplifier la vie de celles et ceux qui souhaitent s’appuyer sur la dynamique de l’Alliance pour entreprendre des projets internationaux. Afin d’assurer une inclusion optimale, je veillerai à la création d’incitants et d’un accompagnement approprié.
  • CIVIS à l’ULB : nous avons cherché à assurer la meilleure intégration possible de l’Alliance CIVIS au sein de notre communauté, à renforcer sa transparence et sa coordination, et ce afin de passer d’une approche top-down à une approche bottom-up. Nous souhaitons que notre communauté universitaire s’approprie au mieux ce projet qui est appelé à modifier l’environnement de l’enseignement supérieur en Europe. Ceci a induit son intégration au sein du Service des Relations internationales, une réorganisation de ses activités, des relations entre l’équipe CIVIS et les facultés, mais aussi une réorganisation des relations entre l’équipe CIVIS et les différents corps de l’Université, de même qu’une réforme de la communication en la matière. Si les progrès sont notables, beaucoup reste à faire, entre autres afin d’impliquer plus étroitement encore les facultés pour identifier des flagship projects. Il s’agit de s’assurer que les priorités de notre Université et celles de CIVIS soient alignées et que CIVIS soit un adjuvant parfaitement en prise avec les défis auxquels nous sommes confrontés. CIVIS a par exemple donné les moyens à notre Université de développer les Open Labs et a été un incitant manifeste pour approfondir la réflexion à ce sujet en interne. Ce type d’expérience va se multiplier.
  • CIVIS et le paysage européen de l’enseignement supérieur : nous cherchons à développer davantage les relations avec d’autres alliances européennes. L’ULB est bien placée puisqu’elle est située à deux pas des institutions européennes et des représentations de nombreuses alliances. Le nouveau site commun ULB-VUB USQUARE offre l’opportunité unique de développer des projets conjoints CIVIS-EUTOPIA (l’Alliance européenne de la VUB) en exploitant leur exceptionnelle proximité géographique. La Belgique a par ailleurs ceci de particulier que toutes les universités tant francophones que néerlandophones sont membres d’une telle alliance, ce qui offre de vastes perspectives de collaboration. Notons que c’est un des domaines où nos universités belges apprécient de se concerter et de se coordonner notamment pour faire pression sur les autorités belges et européennes afin de faire bouger les lignes et lever certains obstacles administratifs.

2 – Le développement de nos autres partenariats internationaux

Les collaborations développées au sein de l’Alliance CIVIS n’excluent en rien les autres collaborations internationales. Bien au contraire. Outre d’autres réseaux internationaux où nous sommes actifs (par exemple UNICA, EUA), nos partenariats privilégiés se sont poursuivis et développés avec les universités de Berkeley, de Cambridge, d’Oxford, de Lausanne, de Montréal, de Waseda, de Sao Paulo, de Lubumbashi et Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou.

Nous poursuivrons l’évaluation rigoureuse de ces partenariats (c’est dans ce cadre que nous avons mis un terme au partenariat privilégié avec la Sorbonne).

Par ailleurs, le G3 qui nous lie aux universités de Genève et de Montréal, a fêté son 10e anniversaire en 2022 et s’est récemment élargi à un partenaire africain privilégié, à savoir l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), également partenaire CIVIS, ce qui donne désormais l’opportunité aux équipes d’adjoindre des collègues de l’UCAD aux projets G3 (G3-UCAD). Le nombre de projets introduits et leur qualité témoignent de la pertinence de cette décision. Une de nos priorités est d’approfondir cette voie. Au-delà de ces partenariats structurels transversaux, les collaborations bottom-up sont fondamentales. Nous avons cherché à mieux connaître les besoins internes à l’ULB par un rapprochement des membres de l’équipe « Partenariats » du Service des Relations internationales avec les facultés. À cette fin, le dialogue au sein du Conseil des Relations internationales (CDRI) est aussi essentiel. Nous avons cherché à le renforcer et persévèrerons dans cette voie en veillant à décliner l’internationalisation en fonction des publics et des disciplines. Les besoins et les attentes sont en effet très différents d’un secteur à l’autre.

3 – Développement et promotion de la mobilité internationale pour toutes et tous

Étant donné les nombreux bénéfices associés à la mobilité internationale, il faut la rendre accessible au plus grand nombre des membres de notre Communauté universitaire, tous les corps confondus. Nous avons cherché à la promouvoir et à en étendre le champ.

Une réflexion substantielle a été lancée sur les obstacles à la mobilité, sur les moyens de les surmonter pour rendre la mobilité plus inclusive. À cette fin, une enquête sur les freins à la mobilité étudiante à l’ULB a été menée (Observatoire Qualité – 2022). Les résultats ayant été analysés, des mesures ont été prises (entre autres visant à renforcer la communication et l’information) et des projets ont été et seront lancés. Notons en particulier notre volonté de tester la voie de la mobilité structurée au sein de CIVIS, ce qui permet notamment de remettre les programmes pédagogiques au cœur de la mobilité étudiante et d’en renforcer la cohérence. Si la mobilité doit être encouragée et promue, elle doit l’être en pleine cohérence avec les objectifs et le travail entrepris par notre Université en matière de durabilité et sa politique de voyages responsables en particulier. À cet égard, la collaboration étroite entre le Service des Relations internationales et le Service Environnement et Mobilités (SEM) est essentielle et devra se poursuivre.

Quant à la mobilité «in» (séjours à l’ULB de personnes venant d’autres universités), elle est essentielle pour assurer l’internationalisation de notre université. Nous travaillons à l’amélioration de l’accueil de nos publics internationaux. Le travail de l’International Welcome Desk doit être salué, de même que le renforcement de la coordination avec les divers autres départements administratifs concernés (Relations internationales, Ressources Humaines, Département Enseignement, y compris le SME).

Il s’agira également de poursuivre une politique proactive en matière de logement pour les chercheurs et étudiants internationaux que nous accueillons. La question du logement à Bruxelles pose problème pour tous les étudiantes et étudiants mais également pour toutes celles et ceux qui sont en mobilité.

Enfin, on notera combien la combinaison des mobilités in et out peut-être fructueuse. Ainsi par exemple l’amélioration des interactions entre nos étudiants locaux et les étudiants internationaux est de nature à contribuer au développement de ce qu’on appelle l’internationalisation@home. Sans y voir une alternative idéale à la mobilité physique, cette dernière devra être renforcée.

Face aux difficultés d’accéder au territoire belge pour les publics hors Union européenne, des mesures concrètes ont été adoptées telles que l’extension du mécanisme des comptes bloqués à tous les étudiants internationaux depuis la rentrée 2023-2024. De nombreuses démarches ont également été entreprises auprès des diverses autorités administratives compétentes (notamment l’Office des Étrangers, les autorités communales, les postes consulaires). Elles devront se poursuivre entre autres pour leur faire comprendre ainsi qu’aux autorités politiques combien le maintien de l’attractivité de la Belgique et l’accès au territoire belge pour les chercheuses et chercheurs venant de l’étranger sont essentiels pour nos activités de recherche scientifique, d’enseignement, et pour le rayonnement international des universités belges. C’est un autre élément clé sur lequel la coordination entre les universités de notre pays est essentielle. En témoigne le Mémorandum rédigé conjointement par l’ensemble des rectrices et des recteurs de tout le pays à l’intention du gouvernement fédéral tant en ce qui concerne le permis unique que la délivrance des visas.

Le passage de la convention d’accueil à la nouvelle procédure de « permis unique », malgré les investissements récents dans les plateformes électroniques à tous les niveaux de gouvernement, augmente considérablement le temps de traitement administratif de ces dossiers ainsi que la charge de travail de toutes les personnes impliquées. Nous restons donc vigilants face à ce point et ne ménageons pas nos efforts de conscientisation des autorités politiques et administratives.

L’ULB avec le CRef et le VLIR demandent :

      • l’introduction et le contrôle de délais de traitement plus courts garantis par la loi dans les services fédéraux et régionaux compétents, afin de pouvoir procéder, si nécessaire, à des ajustements ;
      • en particulier, le traitement des demandes des chercheuses et chercheurs internationaux avant l’expiration de leurs permis de séjour antérieurs, afin d’éviter toute incertitude quant à la prolongation de leur séjour et toute situation irrégulière ;
      • des ressources humaines suffisantes au sein du département de l’immigration et des départements régionaux en charge de la politique de migration économique ;
      • la réduction maximale des démarches et documents administratifs (élimination de toute demande redondante d’un service à l’autre) ;
      • la prise en compte, dans l’application des délais de soumission, du fait que la confirmation du financement pour les chercheuses et chercheurs n’est le plus souvent disponible que très tardivement ;
      • la mise en place des garanties nécessaires pour que la délivrance du visa soit beaucoup plus rapide et, comme dans bien d’autres pays, intégrée directement à la procédure de permis unique. Aujourd’hui, il s’agit d’une procédure distincte qui dure en moyenne un mois. Les ambassades et les consulats généraux devraient recevoir l’ordre de délivrer le visa immédiatement sans consultation préalable de l’Office des étrangers ;
      • de travailler rapidement à l’introduction d’une procédure accélérée pour les chercheurseuses par le biais d’une formule de parrainage, basée par exemple sur le modèle néerlandais ou danois. Cela permettra de maximiser la réactivité des institutions d’accueil et de réduire les délais administratifs. Une telle formule reprend de facto les avantages de la convention d’accueil introduite en 2007, laquelle est en train d’être intégrée dans la procédure de permis unique, en application de l’accord de coopération entre le gouvernement fédéral et les entités fédérées ;
      • au gouvernement fédéral de rendre rapidement opérationnelle la zoekjaar (année de recherche d’emploi) pour les chercheuses et chercheurs. Un permis de séjour pour une année de recherche d’emploi leur permettrait d’accéder beaucoup plus rapidement au marché du travail après avoir terminé leur projet de recherche, ce qui profiterait à l’ancrage belge de ces talents. L’introduction de la zoekjaar permettrait ainsi de contribuer à une politique réfléchie de rétention des talents étrangers. Cette année de recherche d’emploi mériterait d’ailleurs d’être étendue à deux ans.

 

II – L’approfondissement de la coopération (anciennement dite « au développement ») avec les acteurs du Sud

Notre Université a une forte tradition de coopération. Il convient de poursuivre dans cette voie, tout en innovant. La coopération est déjà bien présente dans les éléments précédents avec entre autres l’élargissement de CIVIS à 6 universités africaines, avec deux des partenaires privilégiés précités (les Universités de Lubumbashi et Ki-Zerbo) et avec l’association de l’UCAD au G3. Dans ce secteur aussi, il faut encourager les nouvelles mobilités croisées avec les partenaires de la coopération, y compris au sein de CIVIS et au-delà.

En matière de coopération, l’ARES offre des financements importants mais compétitifs. Nous mettons tout en œuvre pour aider les collègues à les décrocher et à les gérer. Nous  informons et encourageons régulièrement de nouveaux collègues à se lancer dans les activités de coopération afin d’éviter qu’elles restent l’apanage d’un petit nombre de personnes bien informées. Nous tâcherons de faciliter davantage le travail et l’accompagnement administratif des collègues qui s’y investissent.

Nous souhaitons également poursuivre la valorisation des activités de coopération, en faisant connaître leurs activités auprès de la communauté universitaire dans son ensemble, en les rendant plus visibles dans notre communication et en y portant une attention soutenue dans l’évolution de la carrière. Il conviendra en outre de poursuivre l’intégration forte de l’action de notre ONG ULB-Coopération dans notre stratégie internationale.

III – La cohérence de nos relations internationales avec les valeurs de l’ULB

Tout au long de mon premier mandat, j’ai eu à cœur de développer une série d’initiatives visant à assurer la cohérence de notre politique d’internationalisation avec les valeurs de l’ULB. J’en rappellerai au moins trois.

1. Nous avons tout d’abord veillé à ce que notre institution, fidèle à sa tradition d’accueil, continue de manifester avec force et vigueur sa solidarité vis-à-vis des chercheurs en danger. Très nombreux sont en effet les pays ou régions du monde où les chercheuses et chercheurs ne sont plus en mesure d’exercer leur liberté académique et craignent pour leur sécurité. Au-delà de la campagne Help-Ukraine qui a été mise sur pied très peu de temps après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’aide s’est organisée à travers l’amélioration du fonctionnement du Fonds de solidarité, l’augmentation du nombre de bourses pour chercheurs post-doctoraux en danger et l’amélioration de l’accueil et de l’encadrement que nous leur offrons.

Nous avons aussi travaillé, aux côtés de l’ARES, du CREF et de deux autres universités (l’UCLouvain et l’Université de Liège) à la mise sur pied d’une antenne de l’ONG internationale Scholars at Risk au niveau de la FWB. Cette antenne devrait entre autres nous permettre d’essaimer, de chercher et de trouver des sources de financement pour augmenter le nombre de bourses offertes. Au vu des atteintes de plus en plus nombreuses à la liberté de chercher et d’enseigner, tous ces efforts devront être poursuivis.

2. Ensuite, à mon initiative, deux Comités ont été établis par le Conseil académique en 2021. D’une part, un Comité des partenariats à risques a été mis sur pied afin de développer une approche éthique de nos collaborations. Ses travaux ont permis, entre autres, d’insérer une clause relative aux droits fondamentaux dans les conventions avec les partenaires extérieurs et de mener diverses consultations et de produire des avis sur des accords institutionnels à conclure ou à renouveler. Je souhaite améliorer le fonctionnement de ce Comité, tout en respectant divers équilibres nécessaires. Il s’agit là d’un domaine sensible où la concertation avec les autres universités du pays, mais aussi de l’Alliance CIVIS est précieuse et doit être recherchée.

3. Enfin, un Comité de Pilotage intitulé «Héritages coloniaux et décolonisations» a également été instauré. Il a notamment permis de nous conseiller sur la manière de résoudre en toute sérénité et après consultations des diverses parties prenantes, certains dossiers délicats restés jusque-là sans réponse, tels que celui concernant le sort à réserver à un médaillon de Léopold II. On notera notre volonté sur ce genre de dossiers de travailler avec nos institutions partenaires concernées au premier chef, parmi laquelle l’Université de Lubumbashi.

IV – La valorisation de notre localisation à Bruxelles et stratégie de développement des relations avec les institutions européennes

Enfin, l’ULB doit davantage tirer bénéfice de sa localisation à Bruxelles. Étant située dans la même ville que la plupart des institutions européennes, nous visons à développer une stratégie globale pour étoffer et approfondir nos relations avec celles-ci, en particulier en renouant avec nos Alumni qui travaillent dans la « EU Bubble ». L’Institut d’Études européennes qui vient de fêter son 60e anniversaire et entretient des relations privilégiées avec l’Union européenne a bien sûr un rôle cardinal à jouer dans ladite stratégie. Mais l’objectif consiste à étendre le bénéfice de notre situation géographique à toutes les facultés de l’Université qui le souhaitent et surtout à nos étudiants, quelle que soit leur discipline. À cette fin, un groupe stratégique impliquant divers Alumni a été établi afin d’orienter notre université en la matière.

5. L’Hôpital universitaire de Bruxelles et le pôle hospitalier de l’ULB

Enjeux majeurs pour l’ULB, les soins de santé et la politique hospitalière sont confrontés à des défis complexes qui nécessitent des solutions innovantes et une gestion efficace.

Enjeux majeurs pour l’ULB, les soins de santé et la politique hospitalière sont confrontés à des défis complexes qui nécessitent des solutions innovantes et une gestion efficace. Malgré leur rôle fondamental dans les soins hospitaliers, leur statut de centre d’excellence, leur agilité exceptionnelle et leur classement élevé au niveau international, nos hôpitaux doivent en effet répondre à des défis considérables et, dans le même temps, faire face à des difficultés financières.

Pendant la pandémie, ils ont  joué un rôle crucial en s’adaptant rapidement, en partageant leurs expériences au sein des réseaux universitaires et en développant de nouveaux protocoles de soins pour sauver de nombreuses vies.  La pandémie s’est poursuivie par l’instauration d’un contexte macroéconomique incertain et de fortes pénuries de mains d’œuvre. Face à ces problématiques complexes, notre hôpital doit faire l’objet de toute notre attention.

Malgré tout, que de réussites, d’innovations, d’engagements, d’excellence dans toutes les dimensions de la santé, de l’enseignement, de la recherche et de l’accès aux soins à toutes et tous. L’Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B) s’est ainsi inscrit dans différents domaines de pointe comme la médecine nucléaire, la neuroradiologie interventionnelle, les techniques de navigation endoscopique assistée, les neurosciences, etc. Preuve de sa bonne réputation, l’hôpital Erasme est repris parmi les 5 meilleurs hôpitaux belges dans le top 250 mondial du classement Newsweek 2024. L’engagement de l’ULB a été constant et intense durant tout mon mandat. Plusieurs défis majeurs ont été relevés, dont :

  • la création de l’Hôpital universitaire de Bruxelles (H.U.B) regroupant l’Hôpital académique Erasme, l’Hôpital universitaire des enfants (HUDERF) et l’Institut Jules Bordet ainsi que la consolidation de la capacité financière de l’hôpital Erasme (1)
  • le renforcement du pôle hospitalier hennuyer (2)
  • un plan stratégique pour l’enseignement et la recherche clinique et translationnelle (3)

Enfin, profondément impliquée dans ces dossiers depuis le début, j’attire régulièrement l’attention du pouvoir politique fédéral sur la situation des hôpitaux académiques (4).

Les défis sont quotidiens et l’ULB peut être fière de son Hôpital et de la contribution inestimable de tous ses médecins hospitaliers, de tout son personnel infirmier, paramédical et de support ainsi que du Pôle santé.

1. Création de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles

Depuis longtemps, le renforcement des liens entre l’hôpital académique Erasme avec les hôpitaux de la ville de Bruxelles et la création d’un groupement fort étaient une priorité. En 2005 déjà, la Ville avait décidé de transférer l’Institut Jules Bordet sur le site d’Anderlecht en vue de créer, à terme, un centre de soins et de recherches oncologiques intégré avec l’hôpital Erasme au cœur du campus universitaire dédié à la Santé.

Un  premier accord a été conclu le 6 juillet 2020 avec l’approbation, par le Conseil d’administration de l’ULB, d’une lettre d’intention en vue de la mise en commun et de l’intégration progressive des activités hospitalières de l’HUDERF, de l’Institut Jules Bordet et de l’Hôpital Erasme dans une seule structure hospitalière académique, dénommée à l’époque le Grand Hôpital Universitaire de Bruxelles (GHUB).  Le CHU Brugmann et le CHU Saint-Pierre, initialement associés, ont choisi de ne pas rejoindre le projet, tandis que les 3 institutions précitées restaient favorables au regroupement.

Un comité stratégique, composé de représentants de la Ville et de l’ULB (le président, le conseiller à la politique hospitalière et moi-même), a poursuivi les discussions pendant plusieurs mois, la constitution du groupement en ASBL ayant été retardée par l’intervention de l’Autorité belge de la concurrence chargée de vérifier le respect des règles de concurrence entre les hôpitaux.

L’Institut Jules Bordet a déménagé dans son nouveau bâtiment, à Anderlecht, en novembre 2021.  A ce moment, l’H.U.B n’avait toujours pas reçu, ni l’autorisation de se constituer en ASBL, ni son numéro d’agrément.

Tant que l’ASBL n’était pas constituée, le Comité stratégique a poursuivi intensément ses travaux pour discuter de toutes les questions pratiques soulevées par le rapprochement des trois institutions. Un Comité opérationnel s’est par ailleurs chargé d’encadrer le déménagement de l’Institut Bordet, qui constituait une opération d’ampleur.  Alain Eraly, Johan Kips et Jean-Bernard Gillet se sont considérablement investis dans ce dossier.   Les autorisations de l’Autorité belge de la concurrence ont été délivrées et l’agrément de l’H.U.B obtenu par après.

Le 28 septembre 2021, sous une nouvelle dénomination, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B) a été constitué devant notaire. Son Assemblée générale et son Conseil d’Administration ont été constitués  (la représentation de l’ULB à l’Assemblée générale et au Conseil d’administration de l’ASBL H.U.B a été désignée par le Conseil d’administration de l’Université du 17 mai 2021).

Afin de permettre à l’H.U.B d’exercer les missions qui lui sont attribuées par ses partenaires, le Conseil d’administration de l’ULB du 16 mai 2022 a adopté les modifications aux Statuts des Cliniques universitaires de Bruxelles-Hôpital Erasme déléguant un certain nombre de pouvoirs à l’H.U.B.  Désormais, les décisions sont prises par le Conseil d’administration de ce dernier.

De avancées considérables ont été réalisées grâce à l’incroyable travail du comité de direction : rédaction d’un plan stratégique reposant sur un projet médical ambitieux regroupant les trois hôpitaux ; mise en place d’une gouvernance commune ; création d’un nouvel organigramme unique ainsi que d’un Conseil médical unifié et d’un nouveau statut médical unique ; déploiement de nouveaux tableaux de pilotage de l’activité médicale et des paramètres financiers ; désignation de nouveaux directeurs de service dans le cadre de mandats ; lancement du projet « New Erasme »…

L’impact de l’intégration des 3 hôpitaux par la création de l’H.U.B se concrétise déjà. Cette fusion d’organisation a renforcé nos offres de soins et a aussi abouti à pouvoir prendre des initiatives concrètes dans la prise en charge des adolescents et des jeunes adultes (AYA) ou encore dans la transidentité.

Misant résolument sur la qualité et la sécurité, l’Hôpital Erasme a aussi obtenu l’accréditation qualité « Or » par l’ACI (Accreditation Canada International – une des principales organisations d’accréditation internationale). Alors que l’Institut Jules Bordet se relance dans un processus d’accréditation spécifique aux centres intégrés du cancer (OECI), l’HUDERF a pu renouveler son accréditation ACI également.

Aujourd’hui, l’objectif est de procéder à l’intégration financière progressive des trois hôpitaux.  Jusqu’en 2025, ils restent dans le giron de leur autorité-mère, à savoir l’ULB dans le cas de l’Hôpital Erasme.

Un pacte d’associés a été approuvé par le Conseil communal de la Ville de Bruxelles et par le CA de l’ULB, en mai 2023. Il comprend les obligations des parties. La Ville de Bruxelles s’est engagée à verser 20 millions d’euros en trois versements : 5 millions en 2022, 10 millions en 2023 et 5 millions en 2024.  La Ville apporte en outre sa garantie financière pour les dettes existantes et futures (à partir de 2025) de l’H.U.B. L’enjeu est de pouvoir lancer le chantier de la construction du New Erasme pour remplacer les surfaces actuelles de l’Hôpital, qui datent, dans leur grande majorité, de 1977.

En contrepartie, l’ULB garantit le caractère universitaire de l’H.U.B et apporte la valeur des immeubles affectés aux activités de l’hôpital Erasme. Pour ce faire, la séparation des patrimoines ULB-Hôpital Erasme est indispensable. Le pacte d’associés définit deux phases.  La première a trait à la séparation des patrimoines immobiliers et la seconde au transfert des actifs pour que l’Hôpital Erasme dispose de fonds propres et soit financièrement solide.

L’objectif, ambitieux, est que l’H.U.B atteigne l’équilibre financier en 2024-2025.

Ce dossier majeur pour l’Université était et reste un défi considérable et prometteur. L’H.U.B est un des plus grands hôpitaux belges et peut prétendre à une taille européenne pour pouvoir relever les défis de concentration de soins en maladies rares ou complexes, de recherche et d’innovation en Santé.

L’H.U.B est l’Hôpital universitaire du réseau loco-régional CHORUS qui rassemble sept hôpitaux organisés autour de l’ULB, ce qui en fait le plus grand réseau hospitalier du pays (H.U.B, Chirec, HIS, CHU Brugmann et CHU St. Pierre).

2. Le réseau hospitalier hennuyer

Le paysage hospitalier du Hainaut, la province la plus peuplée de Wallonie, se compose de 4 réseaux locorégionaux d’hôpitaux et de plus de 30 sites hospitaliers.

L’ULB gère 1190 lits universitaires, dont minimum 200 lits sont répartis dans la province du Hainaut, conformément à la législation hospitalière. Les liens entre les hôpitaux appartenant aux quatre réseaux hennuyers et l’H.U.B sont variés et nombreux. Ils englobent notamment des conventions de collaboration, des procédure de  transferts de patients, le détachement de personnel, la réalisation d’études cliniques et bien sûr des collaborations hospitalo-facultaires pour un enseignement de qualité.

Deux réseaux partenaires sont à épingler : le réseau HUmani et le réseau Helora, qui ensemble, disposent de 170 lits universitaires attribués par l’Université. Ces réseaux, présents sur plusieurs sites hennuyers, regroupent plus de 10 000 collaborateurs. L’ULB et l’H.U.B. entretiennent avec eux plus de 50 conventions, des protocoles de transfert de patients, et accueillent 481 PG (jeunes médecins) pour leur formation dans des disciplines spécifiques.

Par ailleurs, l’ULB et son hôpital académique entretiennent des conventions cadres avec plusieurs de ces hôpitaux, favorisant des approches communes et des outils et services partagés tels que par exemple, l’échange de vacances d’emploi, une politique hospitalière conjointe, la promotion de la recherche, l’évaluation des patients, la défense et l’organisation de stages.

Sur le plan de la Recherche, de nombreuses collaborations de recherche sont en cours et plus de 200 études cliniques annuelles sont pilotées par l’un des 3 hôpitaux de l’H.U.B. qui en est le promoteur.

Sur le plan de l’Enseignement, si 42 % des étudiants en médecine finalisent leur formation au sein des 3 hôpitaux de l’H.U.B., ils sont 15,5 % à effectuer leur stage au sein du réseau hennuyer.

Conscients de l’importance des interactions entre les réseaux hennuyers partenaires et le réseau hospitalier de l’ULB, nous travaillerons à une politique dynamique de raffermissement des relations, notamment en intégrant le Laboratoire de Médecine Expérimentale au sein du Pôle ULB-Charleroi et en évaluant la meilleure redistribution des lits universitaires pour développer les synergies collaboratives avec le réseau HUmani et Hélora.

3. Plan stratégique pour l’enseignement et la recherche clinique et translationnelle

L’enseignement, la recherche et les soins de qualité constituent l’essence-même des hôpitaux universitaires. Au sein de l’H.U.B, la recherche, l’enseignement et les soins médicaux aux patients sont indissociables et s’exercent de manière permanente selon la triple mission de l’ULB.

Le groupement des 3 hôpitaux au sein de l’H.U.B dans une dimension multisite impose une coordination efficiente de l’enseignement et de la recherche afin de cultiver la particularité des hôpitaux universitaires en comparaison des hôpitaux généraux. Il s’agit également de favoriser une vision interdisciplinaire du métier d’enseignant et de chercheur, car celui-ci n’est bien sûr pas limité aux dimensions médicales. L’H.U.B a récemment rejoint le pôle santé pour renforcer encore davantage les interactions hospitalo-facultaires et interfacultaires.

  • Enseignement

L’H.U.B joue un rôle central dans la formation des soignants d’aujourd’hui et de demain  et la dynamique hospitalo-facultaire est notre priorité.

L’enseignement est primordial pour l’H.U.B, tant aux yeux des patients, qui y voient une marque d’excellence, qu’aux yeux des professionnels de santé, qui tirent une fierté de leur affiliation à des établissements qui collaborent pour garantir la qualité de la formation des soignants. Considèrant cette dynamique hospitalo-facultaire, j’en fais une priorité. Je compte dès lors œuvrer au renforcement de cette synergie essentielle entre l’enseignement, la recherche et les soins médicaux.

Chaque année, plus de 1500 étudiants en médecine et plus de 1500 médecins candidats-spécialistes suivent leur formation au sein de l’H.U.B et au sein des hôpitaux partenaires. De plus, l’H.U.B accueille des boursiers d’universités partenaires grâce au Fonds de Soutien à la Formation Médicale (FOSFOM).

Le Directeur Académique à l’Enseignement de l’H.UB. joue un rôle crucial dans la supervision de tous les niveaux de formation pour le personnel médical et paramédical. Il est responsable de garantir une synergie optimale entre l’enseignement, la recherche et les soins, et de renforcer la dynamique hospitalo-facultaire.

Actuellement 56 médecins de l’H.U.B (41 Érasme, 7 Bordet, 8 HUDERF) sont chargés de cours en faculté de médecine de l’ULB, tant en bachelier qu’en Master. L’enseignement ne se limite pas à la faculté de médecine et implique aussi d’autres facultés et  hautes écoles. Un grand nombre de soignants de l’H.U.B (infirmiers, kinésithérapeutes, (neuro)psychologues, diététiciens, ergothérapeutes, assistants sociaux, secrétaires médicaux, etc.) participent également à l’enseignement en cours d’hospitalisation, en consultation, dans les activités transversales et au travers de l’organisation de séminaires. Un grand nombre de soignants et d’enseignants sont également chargés de cours dans différentes universités et hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Un nouveau Directeur Académique à l’Enseignement sera bientôt désigné sur proposition du CoA.

Enfin, c’est avec plaisir que j’épingle un fleuron du Pôle Santé : le SimLabS. La simulation est aujourd’hui un grand atout pour l’enseignement et la formation continue dans les métiers de santé. De nombreuses formations existent déjà, mais nous souhaitons formaliser notre collaboration, offrir un portefeuille de formation qui soit en lien avec nos politiques de sécurité et de qualité (au sein de  l’H.U.B et de l’HELB) et proposer des  formations systématiques aux  responsables de formation..

  • Recherche & Innovation

L’H.U.B se veut leader dans les essais cliniques et la recherche translationnelle. Depuis sa création,  il a organisé une direction de recherche académique, clinique et administrative et un centre d’innovation médicale dans sa structure. Pour atteindre ses objectifs, l’H.U.B travaille sur plusieurs axes : organiser la gouvernance de la recherche, fournir un soutien financier, créer un environnement de travail capable d’intégrer la recherche à tous les niveaux, encourager la collaboration au sein de l’H.U.B et en externe (par exemple avec les facultés du pôle santé, l’EPB, les facultés de sciences humaines, etc.) et favoriser les adoptions précoces des innovations, contribuer à la formation et au développement professionnel et communiquer les résultats de la recherche clinique.

Pour structurer les approches en recherche clinique et translationnelle, une stratégie sur six axes a été développée : encourager les initiatives en recherche clinique, identifier et amplifier les synergies transversales, harmoniser et faciliter la conduite des essais cliniques, mettre en place un monitoring centralisé de la production scientifique, renforcer la communication sur la recherche et les relations avec les fonds de soutien et accélérer les transitions des recherches. L’H.U.B a également identifié différents secteurs de recherche à consolider, notamment la recherche spécialisée en oncologie, la recherche spécialisée en pédiatrie et la recherche académique sectorisée. Pour soutenir ces initiatives, l’H.U.B a mis en place une direction tripartite pour la recherche, comprenant une direction administrative, une direction clinique et une direction académique.

L’H.U.B encourage également les initiatives et les carrières en recherche clinique, notamment en renforçant l’accompagnement et la formation des soumissionnaires de projet de recherche.

Enfin, l’H.U.B vise à harmoniser et faciliter la conduite des essais cliniques, notamment en mettant en place des protocoles de recherche standardisés, en établissant des lignes directrices communes pour la gestion des essais cliniques, et en formant le personnel aux procédures et aux protocoles de recherche. Il vise également à intégrer les soins et la recherche dans une unité dédiée en oncologie et à proposer une unité de thérapie cellulaire.

  • Cadre académique hospitalier

Un nouveau plan d’affectation du cadre hospitalier avec la création de mini-chaires et de cadre destiné aux « séminaires au pied du lit du malade » et à l’encadrement des stages a été élaboré et permet à l’hôpital Erasme et à l’H.U.B de remplir leurs missions académiques. Le cadre hospitalier auprès de nos hôpitaux historiques (St. Pierre et Brugmann) est maintenu.

Tant la recherche scientifique que l’enseignement, qui s’appuieront sur une activité clinique étendue en volume et diversifiée en situations médicales, s’en trouveront renforcés tout en facilitant la formation d’équipes multidisciplinaires.

4. Situation des hôpitaux universitaires

Les hôpitaux académiques sont au cœur des avancées en matière de recherche, d’innovation, d’enseignement et de soins de santé complexes. L’ULB avec l’ULiège et l’UCLouvain attirent sans cesse l’attention du pouvoir politique sur la situation des hôpitaux académiques (voy. le memorandum du CRef en vue des prochaines élections). En effet, contrairement aux autres pays européens, les hôpitaux académiques ne disposent pas d’un cadre légal clair reconnaissant leurs missions spécifiques pour les soins les plus complexes et leur mode de financement. La logique actuelle de productivité essentiellement liée au volume de soins sans intégration de la Recherche et de l’Enseignement et la politique des réseaux ne tiennent pas suffisamment compte de leurs missions. Ce paralogisme compromet la capacité des hôpitaux académiques à accomplir pleinement leurs missions sociétales, y compris à former les professionnels de santé de demain.

Les réseaux loco-régionaux sont constitués, mais ne consacrent aucune place aux hôpitaux académiques tandis que leur fonctionnement pose questions. Cette absence notoire dans les textes constitutifs des réseaux loco-régionaux est totalement anormale et constitue une menace importante pour les hôpitaux académiques. En effet, les missions académiques ne sont pas clairement reconnues à ce jour et les hôpitaux académiques ne sont pas d’office considérés comme partie prenante des soins supra-régionaux alors que leur essence même est de concentrer les pathologies rares ou complexes.

Actuellement, les hôpitaux académiques belges sont largement sous-financés par rapport à leurs homologues européens. Selon l’étude Deloitte 2021 commanditée par la CHAB[1], ceux-ci ne perçoivent qu’un financement de 4% pour leurs missions académiques, tandis que les hôpitaux académiques de nos pays voisins bénéficient d’un support d’État de 9 à 16%. Cette situation est insoutenable, d’autant plus que les missions académiques sont, en compensation, de plus en plus financées par les honoraires médicaux, ce qui n’est pas viable ni défendable à long terme.

Le sous-financement structurel des missions universitaires a un impact majeur sur l’équilibre financier des hôpitaux académiques, alors qu’ils sont des acteurs clés de notre système de santé. En effet, nos hôpitaux académiques sont particulièrement touchés par l’inflation, notamment en raison de leur obligation légale de salarier 70% des médecins pour garantir les missions académiques. Ce cercle vicieux limite leur capacité d’investissement dans les nouvelles technologies, les enjeux digitaux et la rétention d’expertises rares, alors qu’ils doivent être équipés au mieux pour faire reculer les frontières de la connaissance médicale.

Je continuerai de me battre auprès des pouvoirs publics pour que les hôpitaux universitaires bénéficient tant d’un statut clair que d’un financement proportionnel à leurs besoins et à leur apport sociétal.

[1] Deloitte, International benchmark of University Hospitals, 15 octobre 2021.

6. La Transition socio-écologique

La transition écologique et sociale au sein de l’Université constitue un défi majeur qui embrasse de multiples dimensions, incluant la formation, la recherche, la gestion durable des campus, l’engagement de la communauté, la finance responsable, ainsi que l’inclusion et la (bio)diversité.

La transition écologique et sociale au sein de l’Université constitue un défi majeur qui embrasse de multiples dimensions, incluant la formation, la recherche, la gestion durable des campus, l’engagement de la communauté, la finance responsable, ainsi que l’inclusion et la (bio)diversité. En tant qu’acteurs à la fois individuels et collectifs, nous avons un rôle crucial à jouer dans la conduite de la société vers plus de durabilité et d’équité sociale. Collectivement, les enjeux socio-écologiques sont au cœur des préoccupations de notre université, qui s’engage fermement en faveur du développement durable. Cette orientation s’est intensifiée significativement au cours de mon mandat.

Je ne répéterai pas ici exhaustivement le bilan des nombreuses initiatives que nous avons mises en place, mais je tiens à épingler quelques projets significatifs.

Comme je l’avais annoncé durant la campagne, en 2020, j’ai ainsi créé, dès ma prise de fonction, un vice-rectorat exclusivement dédié au développement durable. Bien au-delà du symbole, il s’agissait par cette désignation, de m’assurer, d’une part, de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une stratégie transversale, couvrant tous les aspects (recherche, enseignement, consommation d’énergie, infrastructures, mobilité…) de cette thématique, d’autre part, de la cohérence des actions à mettre en place.  En 2021, le SiTO (Students in Transition Office) a été créé. Il s’agit d’un organe étudiant de mobilisation et de concertation sur la transition à l’Université. Il fédère les étudiantes et étudiants qui souhaitent porter des projets de durabilité au sein de l’ULB. Le dynamisme du SiTO est à souligner et à encourager.

S’agissant de la recherche, nous avons créé un hub de recherche USET regroupant 127 chercheurs de l’ULB et de la VUB concentrés sur les transformations urbaines et socio-environnementales au sein de notre nouveau Campus Usquare.

En matière d’enseignement, Nous avons introduit un cours transversal sur les enjeux de la durabilité, déjà suivi par 500 étudiantes et étudiants et accessible dès le BA2, et significativement amélioré la diffusion d’informations sur les initiatives durables de l’université, notamment via notre site internet et le rapport « durabilité » présenté au CA de l’ULB.

Nous disposons désormais  grâce notre bilan carbone, d’un outil adéquat nous permettant de mesurer le respect de nos objectifs mais surtout de mieux monitorer nos actions. Ainsi, par rapport aux objectifs du plan climat (soit une réduction de 13% de nos émissions en 2030 par rapport à l’année 2018 de référence), l’ULB a déjà acquis une diminution de 4%. L’objectif de 2030 reste donc atteignable à condition de soutenir et renforcer notre stratégie dans la rénovation de nos bâtiments qui doit aussi répondre aux besoins environnementaux et à l’ambition climatique. Des efforts ont également été faits pour inventorier les actions permettant de réduire la consommation de fluide et d’énergie. Nous avons optimisé les plans de mobilité douce pour accompagner l’augmentation significative (de moins de 10% à près de 20% sur la dernière décennie des membres du personnel qui se rendent à l’Université en vélo !) en créant 348 nouvelles places vélos ces 2 dernières années. Ces efforts d’aménagements seront poursuivis pour que le stationnement et la sécurité du matériel ne soit pas un frein à la mobilité douce.

Nous avons également travaillé avec les opérateurs de transports en commun à des solutions pour mieux accéder à nos campus. A ce titre, de nombreuses démarches sont faites auprès de la commune d’Ixelles, pour développer un axe Solbosch – La Plaine où les usagers devraient pouvoir circuler en toute sécurité. Le dossier a également été soumis à la Ministre Elke Van den Brandt, notamment pour « tramiser » la ligne de bus 95 et prévoir un circuit de la VUB au Solbosh. Nous avons planifié la réduction des flux de camions de marchandises sur nos campus. Nous avons également révisé notre méthodologie pour le calcul de notre bilan carbone.

Parce que les voyages internationaux représentent une part non négligeable du bilan carbone de notre université, nous avons mis en place une politique de voyages responsables, devenue indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre  et  atteindre les objectifs de réduction du plan climat.

Enfin, le CA du 27 novembre 2023 a adopté le plan REACT. Celui-ci prévoit la constitution d’un réseau de membres du corps académique, scientifique, administratif et étudiant chargés de promouvoir efficacement les enjeux de durabilité et de renforcer la réalisation de nos objectifs de durabilité dans l’enseignement et la recherche. Il servira de plateforme pour le partage de projets et d’expertises, notamment au sein des comités scientifiques, et abordera les défis de l’interdisciplinarité et l’évolution rapide des contenus et des méthodes.

Les résultats sont là. Il reste cependant beaucoup à accomplir, et mon objectif de ce second mandat sera de maintenir le cap, continuer à adapter nos efforts pour une décarbonation efficace de l’Université tout en plaçant la durabilité au cœur de toutes nos activités éducatives et de recherche.

Malgré une détermination ferme à promouvoir la durabilité, nous rencontrons des obstacles internes et externes qui freinent notre motivation collective. Pour revitaliser notre engagement, il est désormais impératif d’activer plusieurs leviers afin de mieux répondre aux défis des transitions socio-écologiques.

Mon objectif s’attache particulièrement à valoriser les approches interdisciplinaires et transdisciplinaires ainsi que la recherche disciplinaire spécifique. Je soutiendrai les initiatives académiques qui intègrent les enjeux de la transition durable dans leurs projets d’enseignement et de recherche. Nous renforcerons également les dynamiques participatives en impliquant toutes les parties prenantes et en soutenant financièrement certaines actions ciblées pour accélérer notre impact sur cette transition.

Les interactions entre l’université et la société sur cet enjeu sociétal seront encore renforcées. Ce travail de co-création avec les acteurs non universitaires permet de relier la science à des problématiques concrètes de terrain par la recherche participative, la formation continue, la médiation scientifique facilitant ainsi l’intégration des problématiques de terrain dans les recherches et formations universitaires.

Reconnaissant que la contrainte temporelle est un obstacle majeur, nous proposons des congés sabbatiques pour permettre aux académiques de repenser leurs enseignements et recherches face aux impératifs de la transition durable. Depuis 2024, le budget alloué aux sabbatiques par le CA de l’ULB a été augmenté à cet effet.

En somme, la durabilité, c’est comme un Rubik’s cube : il est impossible de trouver une solution sans prendre en compte simultanément toutes ses faces. Notre approche holistique et transversale nous permettra de mieux développer encore notre rôle stratégique dans la nécessaire et urgente transition environnementale et sociétale et je m’engage à poursuivre avec détermination les objectifs énoncés dans le plan climat de l’ULB.

7. L’Intelligence artificielle

L’intelligence artificielle générative (IAg), qui englobe différentes formes d’IA utilisant des algorithmes d’apprentissage pour créer de nouveaux contenus, tels que des conversations, des images, des vidéos, de la musique ou du code, a connu un formidable coup d’accélérateur avec la sortie de ChatGPT en novembre 2022.

L’intelligence artificielle générative (IAg), qui englobe différentes formes d’IA utilisant des algorithmes d’apprentissage pour créer de nouveaux contenus, tels que des conversations, des images, des vidéos, de la musique ou du code, a connu un formidable coup d’accélérateur avec la sortie de ChatGPT en novembre 2022. Les capacités nouvelles de ces outils, en particulier en matière d’automatisation des tâches cognitives, soulèvent des défis majeurs au sein du monde universitaire.

L’ULB perçoit dans la technologie aussi bien des opportunités que des risques. Si elle peut encourager une certaine forme de paresse intellectuelle en générant automatiquement des contenus, elle peut aussi démultiplier les capacités d’apprentissage, de recherche et de production intellectuelle.

Les vrais enjeux de l’IAg à l’université concernent la pertinence des contenus ; les risques légaux et attentatoires aux libertés individuelles ; les compétences à développer ; l’évolution de nos méthodes (pour l’Enseignement, la Recherche, et la gestion administrative) ; l’évaluation des compétences acquises.

Ma volonté est de promouvoir un usage responsable et critique de l’IA tout en intégrant les enjeux et risques évoqués. En particulier plusieurs défis majeurs ont été traduits en principes fondamentaux et validés au CoA de février 2024. Ils devront être ensuite traduits en plan d’action concret.

Je souhaite épingler ici :

La Formation pour tous les membres de la Communauté : l’IAg est en constante évolution, ce qui nécessite une adaptation et une mise à jour continue des compétences. Une formation pour toutes et tous est indispensable. En priorité, les enseignants et les étudiants doivent être sensibilisés au fonctionnement, aux possibilités et aux limites de l’IAg pour mieux comprendre et intégrer les principes et mécanismes dans les programmes d’études et les méthodes d’enseignement existants.

Une Pensée critique et éthique : l’usage de l’IA ne doit pas se substituer à l’apprentissage, à la réflexion personnelle, à la pensée critique ou à la tâche qui fait l’objet d’une évaluation. Quels que soient les outils utilisés, les principes de déontologie académique doivent toujours gouverner les usages, dans l’enseignement comme dans la recherche. Ceux-ci impliquent en particulier la transparence et la réflexion critique. Suivant ces principes, tout texte ou autre contenu généré avec l’aide d’un outil d’IA doit être identifié comme tel, et toute affirmation doit être sourcée. L’avènement de l’IA exige d’apprendre à poser les bonnes questions, de repenser certaines missions de l’enseignant et de cultiver les valeurs et qualités qui demeurent l’essence de l’humain : l’esprit critique, la libre pensée, l’éthique, l’empathie, la justice…

Attachée aux droits fondamentaux, l’ULB est soucieuse du respect du droit à la vie privée, au RGPD, à la propriété intellectuelle et à l’égalité des chances et de l’accès aux études. L’Université sera donc attentive à ce que l’IAg n’aggrave pas la fracture numérique en-dehors et au sein de sa communauté. Elle enjoint chacun de ses membre à être particulièrement vigilant dans la manipulation de données à caractère personnel ou de contenu protégé par des droits d’auteur à travers des outils d’IA.

L’IAg offre également des opportunités au sein de l’Administration. Nous évaluerons en particulier comment le développement et le déploiement d’outils « maison » pourrait par exemple simplifier les processus, améliorer la gestion des contenus, la communication ciblée et l’analyse des données, pour une meilleure personnalisation de l’expérience étudiante. Sa puissance pour automatiser des tâches permettra de soulager nos équipes d’analyse et de prospective.

Je souhaite donc encourager l’expérimentation et l’innovation et tirer parti de ces nouveaux outils pour améliorer la qualité des enseignements et de l’apprentissage et renforcer l’esprit critique. Pour y parvenir, l’Université mettra sur pied un plan d’action structuré autour des axes suivants :

  • encadrer, sur base du RGE modifié par le CoA de février 2024, l’usage de l’IAg dans les cours, travaux, examens ;
  • mettre sur pied un comité de supervision et de coordination de l’IAg, chargé de veiller à l’éthique des usages de l’IA, d’encourager les bonnes pratiques, de partager les expériences, et de guider les développements technologiques ;
  • mener des projets pilotes pour baliser le développement futur d’outils d’IAg sur mesure et de mettre la technologie à disposition de toute la communauté ULB qui souhaite en tirer parti. L’IA peut par exemple permettre aux étudiants de s’auto-évaluer ou de se faire réexpliquer la matière par un agent conversationnel correctement entraîné et aligné. Moyennant des garde-fous, ce type d’outil de type « Chatbot » pourra aussi aider au développement de la pensée critique en analysant la production d’un agent conversationnel ou en confiant à l’outil le soin de critiquer son propre travail ;
  • mettre sur pied un programme d’initiation et de formation à l’IAg pour l’ensemble de son personnel ;
  • mener une réflexion en son sein sur l’évolution des compétences développées et évaluées dans les programmes et sur la nécessité d’un enseignement multidisciplinaire et transversal portant sur la technologie, l’éthique de son utilisation et la pensée critique nécessaire à son usage éclairé et responsable ;
  • encourager et soutenir la recherche transdisciplinaire sur l’IA, et en particulier dans ses aspects éthiques et prosociaux. Avec la VUB, l’ULB dispose, à travers l’institut FARI, d’un centre d’expertise unique sur la mise en œuvre de l’IA pour le bien commun et son alignement avec les législations et principes éthiques.

En outre, au travers des chaires partagées qui s’intègrent dans les plans facultaires de développement, l’ULB a souhaité promouvoir les recrutement de futurs académique pouvant accroitre la masse critique d’expertise en IA. L’ULB doit contribuer activement au développement de technologies prosociales, explicables et respectueuses des libertés individuelles, et faciliter – dans le cadre de sa troisième mission – l’exploitation de ses possibilités au profit de la société dans son ensemble. L’Institut FARI – unique au monde par son positionnement et son intégration avec les institutions publiques (en particulier régionales) – est appelé à jouer un rôle prépondérant dans l’engagement et la contribution académique et sociétale de l’ULB sur le thème de l’IA.

8. L’Amélioration des carrières

Agir positivement sur le développement des carrières de l’ensemble des membres du personnel (enseignants, chercheurs, personnel administratif, technique et spécialisé) a été un objectif constant et continuera de l’être.

Agir positivement sur le développement des carrières de l’ensemble des membres du personnel (enseignants, chercheurs, personnel administratif, technique et spécialisé) a été un objectif constant et continuera de l’être (I). Plus largement, je souhaite renforcer les actions visant à la mise en place d’une stratégie globale et cohérente RH promouvant le bien-être physique, mental et émotionnel de l’ensemble des membres de la communauté (II).

I. Améliorer les carrières

  • Améliorer les carrières des membres du corps académique

Suppression du rang de premier assistant

L’ULB était la dernière université en FWB à recruter des académiques au rang de premier assistant. Ceci était peu valorisant pour les personnes engagées et rendait l’université peu compétitive par rapport aux autres universités belges francophones. Depuis 2021, il n’y a plus de recrutement aux rang de premier assistant : les nouveaux recrutements se font désormais au rang de chargé de cours. Les premiers assistants qui existaient encore ont été régularisés au rang de chargé de cours.

Promotion dans le corps académique

Pour les promotions de professeur, la suppression d’une logique de compétition interne est une avancée considérable tout comme l’augmentation du nombre de promotions dans ce rang.

Le nombre de promotions au rang de professeur octroyé en moyenne était relativement faible à l’ULB.  Ceci conduisait à une logique serrée de concours interne, peu équitable et peu valorisante. Le nouveau système de promotion adopté par le CoA en 2023 vise à augmenter le nombre de promotions en limitant la logique de concours, la comparaison interne et l’imprévisibilité des progressions. Ce système distingue les demandes de promotion émanant des collègues en fonction de leur ancienneté dans la charge. Les dossiers des collègues qui peuvent se prévaloir d’une ancienneté dans le rang de chargé de cours de plus de 9 ans, sont analysés de manière séparée. Cette procédure permet à des collègues qui n’ont pas démérité d’être évalués sur leurs activités dans les trois missions mais hors logique de concours et d’analyse de leurs performances comparées à des tiers. Les collègues qui n’ont pas 9 ans d’ancienneté dans la charge peuvent toujours demander une promotion et leur dossier sera évalué sur concours.

L’augmentation du nombre de promotion est sensible comme l’indiquent les chiffres suivants :

2021 2022 2023 total
profs temps plein 18 15 57 90
PO 5 9 12 26

Les Mandataires définitifs du FNRS

Un très grand nombre de permanents du FNRS qui travaillent à l’université y assurent des charges de cours, qui représentent un total de 3370 heures de cours prestées.  En plus de leurs charges de cours, les mandataires FNRS prestent toute une série d’autres services en s’impliquant dans les différentes commissions des départements et facultés, ou en assurant des missions de présidence, vice-présidence, etc. Seule une faible fraction des mandataires a reçu du cadre en lien avec son attribution de cours. Une analyse des évolutions de carrière indiquait qu’à partir de la promotion au titre de professeur, un écart de rémunération se creusait entre les carrières des mandataires FNRS et celle des académiques au cadre de l’université. En vue de réduire cette inégalité de traitement, une nouvelle disposition a été introduite qui permettra aux mandataires FNRS d’être rémunérés au pro-rata de leur charge de cours et en fonction d’une estimation du différentiel de rémunération avec la carrière de leurs collègues au cadre de l’ULB. Cette mesure sera effective à partir d’octobre 2024.

Les Hospitaliers

Un nouveau plan d’affectation du cadre hospitalier avec la création de mini-chaires et de cadre destiné aux « séminaires au pied du lit du malade » et à l’encadrement des stages a été élaboré et permet à l’hôpital Erasme et à l’H.U.B de remplir leurs missions académiques. Le cadre hospitalier auprès de nos hôpitaux historiques (St. Pierre et Brugmann) est maintenu.

Tant la recherche scientifique que l’enseignement, qui s’appuieront sur une activité clinique étendue en volume et diversifiée en situations médicales, s’en trouveront renforcées tout en facilitant la formation d’équipes multidisciplinaires.

Les Membres du Corps Académique du cadre d’extinction

Il fallait soutenir les membres du cadre d’extinction dans leur activité de recherche. Ce soutien s’est traduit en offrant la possibilité aux détenteurs de thèse temps plein du cadre d’extinction d’être rapatriés sur le cadre de l’ULB en tant que chargés de cours et donc de poursuivre une carrière dans laquelle la recherche est de facto intégrée dans la charge.

Comme pour la Faculté d’Architecture au moment de son intégration, nous avons soutenu la recherche à l’Ecole de traduction et interprétation ISTI – Corremans (département TI de la Faculté LTC) en octroyant 2 bourses de doctorats et par l’aménagement du cadre d’extinction.  Par ailleurs, du cadre ELV combiné à du cadre d’extinction libre permet de couvrir la charge d’enseignement de 1,5 ETP de maître assistant inscrit au doctorat.

Enfin, il sera tenu compte de ce nécessaire soutien dans les plans de développement.

  • Améliorer la carrière du corps scientifique

Il existe des statuts différents au sein du corps scientifique (boursiers de différents fonds, chercheur contractuel, assistant, assistant chargé d’exercices (AEX), assistant pédagogique).

S’il n’est pas possible de modifier ces statuts, il a été veillé à aligner les avantages de chacun, autant que possible.

Concernant les AEX, on observe que, dans certains cas, ce statut mène à des situations de précarité. Nous devons revenir au sens premier de ce type d’engagement : pouvoir collaborer avec des professionnels qui ont un ancrage de carrière ailleurs et apportent leur expertise et leur expérience pratique dans les filières qui les recrutent.

Concernant les assistant.e.s1, outre les inégalités de charges qui doivent être prioritairement traitées en faculté, un souci récurrent est le temps dédié à la recherche et, dès lors, la qualité du dossier scientifique. Très factuellement, un.e assistant.e a souvent au mieux 3 ans à consacrer à la recherche (s’il arrive à y dédier la moitié de son temps). Les commissions facultaires qui veillent à une répartition des charges (cf. directive des charges des assistants dans le texte coordonné) doivent pouvoir planifier les aménagements de fin de thèse en combinant plusieurs pistes : le regroupement des TP sur un semestre pour pouvoir se concentrer sur la thèse durant l’autre semestre, l’allègement des charges d’enseignement la dernière année, etc.

Une analyse des opportunités qu’offre le statut d’assistant pédagogique a également été entamée.

Enfin, le rapport sur l’amélioration des parcours doctoraux et sur ses recommandations a été présenté, discuté et validé auprès des instances de l’université (conseil de la recherche et conseil académique). Les différentes recommandations de celui-ci font aujourd’hui l’objet d’un plan d’actions de trois ans dont les activités s’échelonnent sur la période 2023 – 2026, autour de l’amélioration i) de la procédure d’admission en thèse, ii) de l’accompagnement de la thèse pendant son déroulement (rôle du comité d’accompagnement, référents externes en cas de difficultés, écoles doctorales, PhD society…) et iii) de la préparation de la fin de la thèse et de la transition vers le monde professionnel.

Concernant tous les membres du corps scientifique, je propose la création d’un “observatoire de la vie des chercheurs” qui pourrait notamment prendre des coups de sonde réguliers sur quelques indicateurs relatifs aux conditions de réussite de la thèse (le temps consacré à la thèse, la surcharge éventuelle, la relation avec le promoteur, etc.) afin de pouvoir identifier les problématiques récurrentes et fournir aux facultés des tableaux de bord synthétique du ressenti des conditions de travail de leurs chercheuses et chercheurs.

  • Améliorer la carrière des membres du personnel administratif, technique et spécialisé 

La nécessité d’une révision du système des avancements et promotions du PATGS est évoquée depuis de nombreuses années à l’ULB. Il faut, en effet, constater que le système actuel d’avancements et de promotions est trop souvent source d’incompréhension voire de démotivation. Dans ce contexte, je soutiens pleinement le projet de réforme, développé par la Directrice générale et ses équipes et dont la négociation avec les organisations syndicales a été récemment initiée.

L’objectif de ce projet de réforme vise la mise en place d’un système d’avancements et de promotions qui soit :

  • Plus équitable : deux fonctions similaires doivent offrir à leurs titulaires des perspectives de carrière similaires, peu importe le service où elles sont exercées ;
  • Plus transparent : la progression de carrière attendue pour le titulaire d’une fonction doit pouvoir être anticipée et donc connue dès la prise de fonction au sein de notre Université ;
  • Plus cohérent : les perspectives de progressions de carrière du personnel ATGS doivent être ajustées aux fonctions exercées en tenant compte davantage de l’expertise et des responsabilités spécifiques qu’implique chaque fonction.

La méthode suivie pour son élaboration consiste en une approche empirique et une prise en compte prioritaire des réalités de l’ULB.

Le nouveau système doit résoudre au mieux la tension entre l’idéal recherché et les contraintes (réglementaires ou budgétaires) qui s’imposent à l’ULB.  Il prend également en compte l’aspiration du personnel à un renforcement des moyens alloués annuellement aux promotions. Depuis 2019, un budget annuel et pérenne de 500.000 EUR est ainsi immunisé (et placé en provision) par le Conseil d’administration dans la perspective de la mise en place d’un nouveau système d’avancement et de promotion.

II. Promouvoir une politique de bien-être au sein de notre Université

L’université a souhaité (re)définir sa politique de promotion du bien-être dans une note-cadre (2022) définissant sa politique institutionnelle. L’approche proposée tient compte de la complexité de notre Institution, des phénomènes de conflictualité dans son fonctionnement, de la diversité des métiers et des incertitudes liées à l’évolution des (nouvelles) organisations de travail.

Dans ce cadre, divers besoins ont été identifiés et traduits en actions concrètes en vue de les rencontrer. Avec le soutien de la Directrice générale et du DRH (cellule bien-être), je souhaite fermement poursuivre et renforcer ces actions, notamment :

  • Le développement d’une offre de formations tout au long de son parcours au sein de l’Institution ;
  • La mise en place d’actions de prévention en matière de tensions relationnelles dommageables, de violences et de tout type de harcèlement sur le lieu de travail ;
  • La sensibilisation aux thématiques liées au bien-être et la visibilité des actrices et acteurs et des actions prises en ce sens ;
  • Le développement et la mise à disposition d’outils de gestion des risques (gestion du stress, gestion de l’absentéisme et procédure de retour au travail, etc.) ;
  • La mise en œuvre d’une politique de diversité, d’inclusion et de non-discrimination ;
  • La clarification des lignes hiérarchiques et des responsabilités qui en résultent en matière de bien-être ;
  • L’organisation de moments de convivialité encouragés et organisés à tous les niveaux de l’Institution ;
  • La préservation d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée (la Charte déconnexion s’inscrit précisément dans cette réflexion) ;
  • Un cadre de travail et un environnement physique sûr et de qualité ;
  • Le développement de procédures disciplinaires adaptées ;
  • Le renforcement d’une mobilité interne positive ;
  • La consolidation des liens intergénérationnels à travers le renforcement de la cohésion d’équipe et de la transmission des savoirs et des compétences ;

L’amélioration de la carrière est et restera l’une de mes priorités. Si d’importantes d’avancées peuvent être constatées, j’ambitionne de poursuivre dans cette voie ! Je souhaite également œuvrer à l’allègement administratif de certaines de nos procédures et processus. Il n’est pas seulement question ici, de digitalisation, mais bien d’une réelle volonté de simplification administrative, ce qui devrait conduire à des gains d’efficience mais également à agir sur les « irritants » constatés.

9. La Vie sur les campus

Le confort de vie sur nos campus est essentiel pour travailler et étudier dans de bonnes conditions, pour mieux accueillir de nouveaux collègues et partager des espaces de convivialité. Il participe sans aucun doute de notre politique de bien-être sur nos campus.

Le confort de vie sur nos campus est essentiel pour travailler et étudier dans de bonnes conditions, pour mieux accueillir de nouveaux collègues et partager des espaces de convivialité. Il participe sans aucun doute de notre politique de bien-être sur nos campus.

Si l’Institution dispose désormais d’une stratégie immobilière guidée par une planification précise et sérieuse, de nombreux défis demeurent pour rendre nos campus plus conviviaux et fonctionnels. C’est une priorité : rester déterminé à créer un environnement agréable pour tous et toutes et mieux répondre aux irritants auxquels notre Communauté est confrontée.

Nos campus sont fréquentés par une communauté d’environ 45000 utilisateurs répartis sur 65 hectares de campus sur 6 sites bruxellois (Solbosh, Erasme, Plaine, Usquare, Flagey, Lombard) et 2 wallons (Charleroi et Gosselies). Ils comptent 123 bâtiments qui couvrent plus de 500 000 m² de surface plancher et sont couverts par 105 000 m² de toiture. Outre nos laboratoires, salles de cours et de travaux pratiques, s’ajoutent 685 sanitaires, 3 animaleries, des crèches, des salles de sport, des logements étudiants… C’est un défi gigantesque d’autant que la rénovation des infrastructures n’a pas constitué une priorité pendant très (trop) longtemps.

Le financement de la Communauté française est largement insuffisant pour faire face à l’entretien d’un tel parc immobilier. Le budget annuel du grand entretien des bâtiments universitaires pour toute la Communauté française s’élève à 19,9 millions € depuis 2023 alors que le minimum nécessaire s’élève à 55 millions €. Ce montant ne tient évidemment pas compte des besoins gigantesques pour faire face aux exigences de l’accord de Paris sur le climat, ni aux engagements européens et nationaux dans le cadre du plan national énergie-climat 2021-2030 visant à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050…

Grâce à une négociation tenace, j’ai obtenu la révision de la clé de répartition de ce budget entre universités qui a ainsi augmenté de 3,91%,  soit 2,85 millions par an pour l’ULB. A l’heure actuelle, les budgets perçus par l’Université permettent de consacrer un peu plus de 10 €/m2/an. Or, si on envisageait une rénovation du parc immobilier tous les 30 ans, il faudrait dégager un montant de 65 €/m2/an. Afin de pallier ce sous-financement chronique de la FWB, l’ULB a investi des montants complémentaires considérables de plus de 13 millions €, depuis 2021.

L’augmentation du nombre d’étudiants et étudiantes (+ 35 % en 5 ans) a surpris tout le monde. Elle a été bien plus rapide que celle estimée[1]. L’évolution des projets d’enseignement et de recherche nécessite des changements notables et la rénovation « durable » appelle des ajustements importants.  Cette croissance fulgurante se répercute à tous les niveaux : nouvelles constructions, rénovations, déménagements d’équipements audio-visuel et de mobilier, ajout de prises électriques et d’éviers, réparations diverses, aménagement des espaces verts, etc. !

Malgré l’ampleur de la tâche, les équipes du département des infrastructures accomplissent un travail colossal, mais il est indéniable que l’évolution de nos campus et l’ampleur des solutions urgentes à mettre en place nécessitent encore un effort soutenu et décuplé pour faire face à la maintenance, à la rénovation mais aussi à la programmation et à la construction de nouveaux bâtiments. Avec leur aide, nous poursuivrons cet effort. L’amélioration de nos espaces de vie et de travail apparait comme une mission prioritaire, en ce qu’elle est le préalable au bien-être élémentaire.

Les avancées, en quelques années, sont appréciables : inauguration du Gramme à Charleroi ; inauguration de Usquare ; inauguration de l’institut Plotkin ; inauguration d’ATIS ; inauguration du restaurant de la plaine ; rénovation de plusieurs laboratoires ; prochainement inauguration du LIC (learning and innovation center) ; obtention des subsides du plan de relance (avec un projet parmi les mieux classés en communauté française ce qui a entrainé un bonus de 5 %) pour la rénovation du L ; rénovation des menuiseries du bâtiment ; rénovation du bâtiment de l’IEE ; construction d’une extension de la salle de sport E1 en réponse à un besoin croissant d’infrastructures sportives. Aujourd’hui 10% de notre consommation électrique est produite par notre parc de panneaux photovoltaïques, soit 2 GWh annuel. Par rapport aux objectifs du plan climat (soit une réduction de 13% de nos émissions en 2030 par rapport à l’année 2018 de référence), l’ULB a déjà acquis une diminution de 4%. L’objectif de 2030 reste donc atteignable à condition de soutenir et renforcer le plan immobilier 2025-2035. Le projet « Logistica » est en phase avancée d’étude, il permettra à terme de délocaliser les approvisionnements en bordure du campus toute en libérant pour les piétons l’axe Héger.

Certes, nous avons toutes et tous été confrontés à des problèmes techniques embarrassants tels que des pannes d’éclairage, des coupures d’alimentation électrique, des éviers bouchés, des fuites d’eau ou des problèmes de chauffage. Les incidents de vandalisme, les graffitis et les dépôts sauvages perturbent également notre quotidien.

Concrètement, avec le soutien de l’Administration générale, je prendrai toute initiative visant à dynamiser les aménagements et travaux, à améliorer la réactivité face aux demandes de dépannage et de maintenance, à faciliter la location de nouveaux locaux et à accélérer les dépannages techniques. Une solution que je souhaite explorer plus avant pour faire face à cet énorme défi est de recourir de façon encadrée au « design and build ». Je suis convaincue, pour en avoir déjà observé le bénéfice (par exemple, l’Institut Plotkin) que, pour toute nouvelle construction, cette méthode permet une meilleure articulation entre les équipes de conception et de travaux, de telle sorte que le département des infrastructures retrouve du temps et des ressources humaines pour se concentrer sur les réparations et la  maintenance nécessaires à la gestion des bâtiments. Toujours main dans la main avec l’Administration, il conviendra de réfléchir à de nouvelles structures de gestion des campus.

Nouveaux espaces pour les colloques, conférences, défenses de thèse

Les espaces pour colloques, conférences, défenses de thèse sont cruellement insuffisants ; tous nos locaux étant prioritairement – et nécessairement – dédiés à l’enseignement. Cherchant à pallier cette carence, j’ai choisi de flécher à cet usage le prestigieux bâtiment Tournay-Solvay tout proche de l’Université. Dès septembre 2024, il sera disponible et permettra d’accueillir dignement les événements de nos chercheurs. Le 2e étage du bâtiment B sera également aménagé dans cette optique. Enfin, le déménagement des projets d’architecture vers le Lombard a libéré des espaces de près de 2400 m2 au bâtiment U, ce qui dégage là encore des perspectives d’équipement de salles dédiées à ce type d’activités.

Les amphithéâtres : de la création d’amphithéâtres à leurs équipements audio-visuels

Malgré nos efforts, le défi reste gigantesque. Nous avons loué plusieurs espaces et continuerons à prospecter. Notre objectif est de créer des salles modulaires, de façon à créer des espaces multi-usages en fonction des moments de la semaine.

L’intégration de solutions audiovisuelles dans nos amphithéâtres, salles de cours et salles de réunion est essentielle pour offrir des environnements d’apprentissage et d’échange modernes et efficaces. Il est inutilement stressant et dysfonctionnel de ne pas pouvoir projeter son cours devant un auditoire comble ou de laisser ses interlocuteurs patienter trop longtemps dans la salle d’attente d’une réunion teams.

La solution passera par un investissement volontaire vers une conception plus intelligente des locaux avec projection (en ce compris avec prises de courant disponibles). Outre l’installation, il faudra organiser de la maintenance régulière et pro-active de l’audio-visuel et prévoir une gestion centralisée formée pour la surveillance des équipements notamment pour les mises à jour logicielles et matérielles.

Attribution des locaux

La répartition des surfaces entre les services résulte essentiellement de l’évolution de rapports de forces historiques. Afin d’objectiver l’utilisation des surfaces, les équipes du service planification et le vice-recteur en charge des infrastructures ont rencontré toutes les facultés et l’administration générale pour confronter les informations contenues dans le logiciel Archibus avec la réalité de terrain. Ces rencontres ont été l’objet de multiples échanges qui ont débouché sur des pistes permettant d’optimiser l’utilisation des surfaces. Par ailleurs, le processus d’attribution des locaux va être fondamentalement revu et contiendra une vision prospective des besoins qui s’appuiera sur les recrutements à venir, notamment dans le cadre des plans facultaires de développement (PFDs).

Restaurants et espaces de convivialité

Nos espaces de convivialité et de restauration n’ont pas suffisamment évolué. Tous nos restaurants sont saturés. Le personnel n’a d’autres choix que de les fréquenter dès 11h30 ou à partir de 13h45 s’ils ne veulent pas rester bloqués dans des files interminables à partir de midi. Même le nouveau restaurant de la Plaine, complètement restauré sous mon mandat et qui offre pourtant 1230 m² et plus de 420 places assises est pris d’assaut, victime de son succès et de l’atmosphère qu’il dégage.

Voici deux axes d’amélioration auxquels je serai particulièrement vigilante :

  1. Innover dans l’aménagement des espaces

Un travail de cadastre est en cours pour développer nos espaces de convivialité et proposer des espaces verts apaisés.

Des idées novatrices sont déjà proposées sur la table ; un nouveau plan de circulation sur le campus du Solboch visant à réduire les flux sur le haut de l’avenue Paul Héger  a été validé ;  la création d’une rambla piétonne reliant l’avenue Paul Héger à notre jardin, le Bois de la Cambre, est à l’étude et a avancé ; entretemps, un projet de verdurisation de l’avenue Héger a commencé ainsi qu’un plan d’amélioration du paysager à la Plaine.

Avec l’aide de l’administration générale je souhaite que l’on repense les lieux mis à disposition de la communauté pour les rendre plus accessibles pendant des plages horaires étendues. Ces lieux favoriseront les échanges informels en créant des espaces propices aux rencontres et aux discussions. Ils offriront  des lieux de rassemblement pour travailler collectivement ou tout simplement échanger.

  1. Améliorer l’offre de restauration

Notre offre de restauration a évolué ces dernières années vers une restauration qualitative et respectueuse de notre environnement.  Le nouveau restaurant Turbean par exemple vise à proposer une alimentation saine et accessible tout en favorisant des filières équitables ; il a obtenu 3 toques au label GoodFood. Nous avons dynamisé un cahier spécial des charges commun pour tous nos restaurants collectifs, toujours plus ambitieux et qui oriente nos lieux de restauration vers le label « Goodfood » pour une alimentation plus saine et durable. La crèche a déjà obtenu le Label 3 fourchettes.

Sur le campus de la Plaine, afin de mieux accueillir nos cercles étudiants, je compte proposer à l’ACE l’aménagement d’un village étudiant et d’une seconde zone de restauration.

Je compte également mettre en place un « food court » sur le niveau 2 du bâtiment F1 au Solbosch, libérant ainsi tout le niveau 1 pour des espaces de convivialité avec des horaires étendus.

Quartier universitaire de l’ULB à la VUB

Nous sommes attentifs à la circulation des usagers de nos campus (ULB et VUB). De ce point de vue, le recteur de la VUB et moi-même avons entrepris de nombreuses démarches auprès de la commune d’Ixelles, pour développer un véritable campus universitaire dans l’axe Solbosch – La Plaine, où les usagers devraient pouvoir circuler en toute sécurité et dans un cadre agréable. Le dossier a également été soumis à la Ministre Elke Van den Brandt, notamment pour « tramiser » la ligne de bus 95 et prévoir un circuit de la VUB au Solbosh ; permettre la circulation de navette électrique sur le pont Fraiteur et considérer l’espace entre l’ULB et la VUB comme un quartier universitaire.

Nouvel ancrage au centre de Bruxelles

Notre ambition de retourner au centre-ville, lieu de création de l’ULB s’est récemment concrétisée par l’installation d’une partie de la Faculté d’architecture rue du Lombard. Notre volonté est de pérenniser cet ancrage et de le développer.

En quelques mots, la qualité de nos espaces de travail et la convivialité de nos campus seront parmi les axes prioritaires de mon prochain mandat !

 

[1]  Perspectives de la population étudiante de l’Université Libre de Bruxelles, Étude réalisée dans le cadre de la préparation du Plan stratégique de l’ULB à l’horizon 2030 par J.-M. Decroly, P. Marissal et C. Casier. Avec la collaboration de C. Vandermotten et B. Wayens

10. Les moyens de l’Université

Le définancement des universités est continu depuis une vingtaine d’années. Je n’ai cessé, avec le CRef, de le dénoncer. Le refinancement de l’enseignement supérieur entamé lors de la législature courante – porté à 80 M€ en 2024 pour l’ensemble des établissements, dont 33,3 M€ consacrés à l’enseignement et 17 M€ à la recherche dans les universités – est certes positif, mais il est néanmoins loin d’avoir permis d’inverser la tendance du sous-financement observée depuis de nombreuses années.

Le définancement des universités est continu depuis une vingtaine d’années. Je n’ai cessé, avec le CRef, de le dénoncer. Le refinancement de l’enseignement supérieur entamé lors de la législature courante – porté à 80 M€ en 2024 pour l’ensemble des établissements, dont 33,3 M€ consacrés à l’enseignement et 17 M€ à la recherche dans les universités – est certes positif, mais il est néanmoins loin d’avoir permis d’inverser la tendance du sous-financement observée depuis de nombreuses années.

L’évolution des dépenses par élève/étudiant·e à charge de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à coûts constants, est illustrée dans le graphique ci-dessous[1].

Les moyens de l'université

Le memorandum du CRef en vue des prochaines élections et a été présenté sous ma présidence à tous les partis politiques.  Nous observons que le handicap de l’enseignement supérieur de la FWB, par rapport à la moyenne des pays européens de niveau de développement comparable, est de 18%. Ce chiffre correspond pratiquement à la dégradation des ressources par étudiant et étudiante de l’enseignement supérieur sur la période 2006 à 2021 (- 17%) et ce, en dépit des moyens supplémentaires accordés lors de la présente législature.

A l’ULB, l’augmentation de 35,27 % (en 5 ans) du nombre d’étudiants et étudiantes ne s’est accompagnée que d’une augmentation de 8,94 % en termes réels de ses moyens. Un tel définancement génère une pression croissante sur tous les membres du personnel et sur les infrastructures et une difficulté croissante à maintenir la qualité indispensable des formations. Les taux de réussite, en particulier en début de parcours ainsi que des étudiants et étudiantes les plus défavorisés, en sont inévitablement affectés. Toutes les études le démontrent.

Cette revendication de financement vise à enrayer une dégradation continue – et qui atteint à présent un seuil d’alerte critique – des conditions d’encadrement, préoccupation majeure portée par l’ensemble des acteurs de l’université, en ce compris le corps étudiant. L’enseignement obligatoire particulièrement inégalitaire, augmente le défi puisqu’il conduit à l’enseignement supérieur, et en particulier à l’université, une population étudiante très hétérogène.

On le sait, les moyens de la Communauté française sont exsangues. Mais certaines solutions pourraient améliorer l’octroi des budgets à l’enseignement.  Il est primordial que la FWB assure dorénavant un véritable « pilotage budgétaire » de l’ensemble du secteur Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Comme nous l’avons souligné en CRef, il n’est plus admissible que les budgets alloués à l’enseignement obligatoire, d’une part, et à l’enseignement supérieur, d’autre part, aient progressé à prix constants quasiment au même rythme, sans considération aucune pour les évolutions très divergentes des populations étudiantes correspondantes.

Par ailleurs, l’enveloppe fermée appliquée au budget de l’enseignement universitaire inflige encore plus de pressions aux universités et doit être ouverte dans le cadre de ce pilotage budgétaire global de l’Enseignement.  La loi de financement est une absurdité que je dénonce depuis 4 ans ; je continuerai à le faire sans faiblir, car elle crée une concurrence aux conséquences qualitatives désastreuses.

Parallèlement, je continuerai à me battre avec force pour obtenir la réduction du précompte professionnel des membres du corps académique. Un recours vient d’être introduit devant le Tribunal de première instance francophone de Bruxelles (Chambre fiscale) à ce sujet.

Malgré cette situation financière dégradée, l’ULB a consacré une part considérable du budget aux Facultés.

Les moyens consacrés aux facultés relèvent de deux enveloppes : les plans facultaires de développement pour les ressources humaines et les crédits facultaires, pour les aspects purement financiers.

Une grande avancée de l’équipe rectorale a été de revoir en profondeur de la clef qui sous-tend les plans facultaires de développement. La nouvelle clef est fondée sur les deux missions principales de l’université : l’enseignement et la recherche. Elle se distingue donc fortement de la clef précédente qui se basait essentiellement sur l’enseignement pour répartir les ressources. La nouvelle clef se détache de la loi de financement, que l’université critique par ailleurs, en accordant un poids identique à chaque étudiant, indépendamment de son orientation, elle prend aussi en compte tous les étudiants et non pas uniquement ceux étant finançables comme par le passé. Elle tient explicitement compte des emprunts de cours, reconnaissant ainsi leur importance et incitant à la mutualisation. Enfin, elle se veut au plus proche de la réalité et donne plus de poids aux années récentes qu’aux plus anciennes. L’ancienne moyenne pondérée sur quatre ans est remplacée par une moyenne accordant un poids de 60% à la dernière année, 20% à la précédente et 10% à chacune des années précédentes. La nouvelle clef vise donc à soutenir les filières qui se distinguent soit par un nombre d’étudiant important, soit par une recherche soutenue, soit par la combinaison de ces deux éléments. Le caractère extrêmement novateur de la clef impliquera une révision importante des redistributions entre faculté par rapport à ce qui aurait pu être attendu avec la clef précédente. La nouvelle clef est disruptive mais ne veut pas mettre les facultés en difficulté. Un système de cliquet qui garantit que les facultés ne seront pas amenées à restituer plus qu’avec l’ancienne clef a été mis en place.

Le soutien aux facultés s’est aussi traduit par la création de nouveaux postes au cadre. Depuis le budget ajusté d’octobre 2020 jusqu’à aujourd’hui, 135 postes académiques, scientifiques et administratifs ont été créé au cadre. Du jamais vu depuis plus de 10 ans.

Par ailleurs, le Fonds institutionnel de la recherche a permis le financement de personnel de support : logisticiens et PATGS. Au terme de deux appels, 9 mandats de logisticiens et 18 engagements de PATGS contractuel (pour un total de 14.5 ETP) ont été octroyé. Je souhaite pérenniser ce dispositif et prévoir un appel de moindre ampleur, reconduit tous les ans, sans préciser de profil préalable. Le PATGS ainsi que les logisticiens seraient concernés dans un même appel car les missions se chevauchent parfois et les responsables de programme de recherche ont rencontré des difficultés à faire correspondre pleinement leurs demandes à des profils trop spécifiques. Ceci permettrait, selon les profils demandés et retenus (qui pourraient aller du bachelier au doctorat), d’engager annuellement sur le budget du FIR entre 5 et 10 agents de soutien.

Le nombre de promotions au rang de professeurs a été notablement augmenté, le rang de premier assistant a été supprimé et de 2020 à 2024, 69 sabbatiques ont été octroyées (de 2016 à 2020 : 33).

L’enveloppe des crédits facultaires a été indexée et revue à la hausse. Par ailleurs, les reports des facultés ont fait l’objet, comme prévu, d’une analyse chaque année dans le cadre d’une procédure de suivi menée par le vice-recteur en charge de la prospective et le département de l’administration financière d’une part et les facultés d’autre part. Cette procédure a porté ses fruits et a permis la mise en œuvre de nouveaux projets tout en limitant les montants reportés. Ces derniers font l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics qui ne peuvent comprendre que des montants budgétés demeurent non-utilisés alors que les universités demandent en parallèle un refinancement.

L’administration générale subit également la pression qui résulte du  définancement de l’Université. Moins négligée au cours de la décennie, des moyens supplémentaires ont été dégagés ces 4 dernières années. Il n’en demeure pas moins qu’elle fait face, elle aussi, à une surcharge critique. L’Université assume des services, bien au-delà de ses missions de recherche et d’enseignement et par son action, l’administration doit, dans ce contexte, être au service de ces missions, notamment en offrant aux enseignants, chercheurs et étudiants un environnement d’apprentissage épanouissant.

Il est loin le temps où l’administration endossait principalement des missions de secrétariat et de maintenance. Sous l’impulsion de la Directrice générale et ses équipes, l’administration s’est engagée dans un trajet de transformation (plan Morpho) afin que ses usagers puissent précisément se consacrer pleinement à leurs missions de base.

Je me réjouis des effets visibles de cette volonté de changement mais la persévérance et la détermination restent de mise. La diversité des besoins et des métiers a explosé et chaque ambition nouvelle de l’Université exige des compétences et des expertises innovantes dans l’administration. C’est dans cette voie, qu’aux côtés de la Directrice générale, je m’engage.

La gestion serrée du budget de l’Université, le combat pour une augmentation de ses moyens resteront la ligne de force de mon prochain mandat. Je vous proposerai en parallèle de réfléchir collectivement à la manière de sortir de ce cercle infernal. Ensemble, notre imagination, notre créativité pourront contribuer à trouver des solutions durables et équitables à ce défi de longue date.

 

[1] Calculs réalisés à partir des Indicateurs de l’Enseignement supérieur, FWB.

11. Culture et médiation scientifique

Quelle place voulons-nous donner à la culture dans notre université ? Comment développer une politique culturelle qui connecte notre communauté universitaire à son environnement ? Dans quelles conditions la culture peut-elle favoriser le dialogue et la réflexion critique, mais également stimuler les goûts et les imaginaires ?

Quelle place voulons-nous donner à la culture dans notre université ? Comment développer une politique culturelle qui connecte notre communauté universitaire à son environnement ? Dans quelles conditions la culture peut-elle favoriser le dialogue et la réflexion critique, mais également stimuler les goûts et les imaginaires ?

Mon projet, audacieux et ambitieux, part du constat qu’à l’Université nous participons tous et toutes, peu ou prou, à la culture, que la culture est devenue un enjeu primordial dans le développement des universités et leur rapport à la Cité. La culture permet d’instiller de nouvelles dynamiques de recherche et de création, sur lesquelles repose également l’attractivité de l’Université. Aussi mon projet s’articule-t-il autour de trois axes : accompagner les initiatives étudiantes et les aider à construire un rapport familier à la culture ; renforcer les liens entre la culture, l’innovation et la recherche ; inscrire la culture au cœur des relations entre l’Université et ses environnements : 6 sites bruxellois (Solbosch, Erasme, Plaine, Usquare, Flagey, Lombard) et 3 wallons (Charleroi, Gosselies, Treignes).

L’ULB est un terreau fertile de créativité estudiantine. L’Université doit continuer à favoriser les projets émanant des individus et organisations étudiantes, notamment via la Commission culturelle, afin de les aider à concrétiser leurs engagements et leurs rêves et à relever les défis de l’avenir.

La culture gagne à être mobilisée comme un support pour l’innovation pédagogique. En 2023, j’ai ainsi lancé une expérience féconde : plusieurs professeur·es ont invité dans leur cours d’histoire ou de psychologie interculturelle, la violoniste Elsa De Lacerda Setas et le pianiste Pierre Solot, pour un happening musical autour des chants révolutionnaires. Des cours en art vivant, incroyable expérience tant pour l’auditoire que pour les académiques, enchantés ! Il s’agit aussi, par ce type d’initiative, de désacraliser la culture en permettant aux étudiants et étudiantes de rencontrer des artistes dans un cadre propice à la proximité. En effet, l’équité d’accès à la culture se joue aussi dans la rencontre singulière et régulière avec des créateur·ices. Il s’agit également de préparer notre jeunesse à ne pas seulement être des consommateur·ices de culture mais à leur donner les capacités de la produire.

Par ailleurs, notre Université est un vivier de recherches : la culture est un vecteur de diffusion de cette riche activité scientifique. Elle est à la fois gage d’ouverture de notre communauté auprès du public et un facteur important du développement sociétal. Plusieurs collègues développent l’« ArtScience » et apposent la richesse des représentations artistiques à la visualisation des concepts scientifiques complexes ; ou, à l’inverse, influencent l’art par leurs découvertes scientifiques. L’ArtScience, comme le soulignent nos collègues de OHME, « est le résultat d’une fusion de compétences entre artistes, designers et scientifiques, sans restriction quant aux formes d’art (musique, sculpture, arts numériques, arts du spectacle, arts appliqués, etc.) ou aux branches de la science (formelle, naturelle et sociale, fondamentale et appliquée) ». La médiation scientifique joue ici un rôle précieux. Les membres de la communauté universitaire se sont engagé·es depuis longtemps dans la médiation scientifique. De très nombreuses initiatives, projets et partenariats se sont ainsi développés dans ce domaine qui permet à l’Université de rayonner en dehors de ses murs et de sensibiliser différents types de public aux savoirs, à la méthode scientifique et à la recherche participative. Ce foisonnement riche et diversifié souffre cependant d’un manque de visibilité, d’un isolement des dynamiques et d’un manque de reconnaissance au sein de l’institution. Plusieurs initiatives ont été prises pour remédier à cette situation : le Prix de la diffusion scientifique, qui en est à sa troisième édition ; le webzine participatif Prisme, associant étudiant·es et chercheur·euses pour la production de contenus de vulgarisation, qui en est à sa sixième édition. Citons encore le grand succès des journées de la recherche participative (2023) et de la diffusion scientifique (2024). Ces initiatives s’inscrivent dans une réflexion large, que nous souhaitons poursuivre au cours des prochaines années, visant à rendre plus visibles et à davantage soutenir les projets de médiation et de recherche participative, ainsi qu’à valoriser ce type d’activité dans la carrière. Un groupe de travail « Médiation scientifique » a été constitué à cet effet. Encourager le dialogue entre la science, l’art et la culture doit être au centre de nos efforts. Cette question connaît d’ailleurs aujourd’hui un grand bouillonnement, raison pour laquelle nous organiserons le 18 octobre prochain une journée « ArtScience ».

Enfin, la culture est un puissant levier de décloisonnement : elle ouvre notre Université sur son environnement et la confronte aux défis sociétaux. À travers les projets culturels et artistiques, c’est le cœur de l’ULB qui bat dans la ville. Ainsi, l’appel à projets « Université dans la Ville » invite à la fois à se rappeler ses ancrages historiques dans le développement de Bruxelles et à sortir l’Université de ses murs. Il insuffle à Bruxelles l’effervescence joyeuse qui s’y invente : concerts des Orchestres de l’ULB en ville ; rencontres entre artistes, étudiantes et étudiants, chercheurs, chercheuses, au Théâtre National ; Science and Cocktail, série de conférences de vulgarisation mêlant sciences et divertissement à Flagey, etc.

L’ULB favorise les échanges entre les acteurs et les sensibilités qui font la Ville ; elle participe aux dialogues nourris autour des matrimoines et patrimoines dont ses communautés ont hérité, auxquelles elles se frottent, qu’elles côtoient ou qu’elles partagent. Elle œuvre au vivre ensemble. À Bruxelles, l’Institut des Hautes Études dispense, depuis 130 ans, une vulgarisation de haut vol tandis que, hors de la capitale, l’Extension de l’ULB offre à l’Université un rayonnement géographique plus vaste encore. En retour, l’Université doit laisser entrer le monde extérieur en son sein et refléter les problématiques sociétales contemporaines. Elle accueillera notamment l’exposition 60 ans d’immigration marocaine et turque, portée par ULB Culture. Interagir avec la ville, c’est en outre pour l’ULB participer aux grands projets culturels qui animeront et feront rayonner Bruxelles dans les prochaines années. L’Université est partenaire de Molenbeek for Brussels 2030, asbl qui porte la candidature de Molenbeek et Bruxelles au titre de capitale européenne de la culture, depuis les origines du projet. Notre Université contribue par son appui méthodologique à enrichir la réflexion sur le dossier de candidature, dans une perspective de promotion de la diversité culturelle et de l’inclusion sociale. L’Université joue ici pleinement son rôle : en s’investissant dans ce projet, elle s’engage pour le futur, en vue d’un horizon commun, où elle contribue à façonner les prochaines générations en jouant un rôle clé dans la diffusion des savoirs. Elle contribue à penser la Ville de demain : une Ville plus démocratique, plus inclusive, plus verte, plus solidaire, où la culture sera indéniablement une des clés du développement. L’ULB constitue en effet un extraordinaire laboratoire d’idées ouvert aux défis écologiques, démocratiques, sociaux et décoloniaux. Dans ce partenariat, l’ULB et la VUB, côte à côte, organisent depuis 2022 les ateliers de la Summer Assembly, devenue la Spring Assembly. Cette assemblée s’est d’emblée imposée comme un catalyseur d’initiatives stimulantes et inédites qui repensent le futur de la ville à partir d’une participation citoyenne.

Je souhaite véritablement donner du souffle à cette politique. Il est fondamental de consolider et de rendre plus lisible la gouvernance de la culture à l’Université. C’est ainsi que la proposition d’un groupe de travail de créer un Conseil de la Culture a été entérinée par le Conseil d’Administration. À l’instar du Conseil de la Recherche ou des Études, la mise en œuvre effective de ce Conseil de la Culture doit permettre à l’ULB de disposer d’une instance consultative pour coordonner les initiatives culturelles et émettre des recommandations en la matière au Conseil académique. Ce Conseil de la Culture n’entend pas contrôler, ni entraver les initiatives culturelles : il aura pour objectif de réfléchir collectivement à la place de la culture à l’Université et de disposer d’une vue transversale sur la foule de projets et partenariats qui s’élaborent à partir d’elle afin de soutenir l’interaction entre les arts et les sciences, d’améliorer les infrastructures culturelles existantes, de rationaliser son dialogue avec les institutions culturelles, et de rendre plus visibles nos activités vis-à-vis du grand public. En interne, il permettra d’offrir un « guichet » pour guider chacun·e dans les démarches que nécessiteront ses projets.

Nous avons toutes et tous besoin de beauté, de sens, de troubles dans nos pratiques ou nos réflexes… Affirmer une politique culturelle forte, accessible et généreuse, c’est donner une place à ces dimensions sensibles qui nous composent et nous relient. C’est poursuivre idéalement les missions que l’ULB s’est toujours données sur le plan scientifique et pédagogique et enrichir ce patrimoine conformément à son engagement indéfectible et à son inscription dans la Cité ! Face à la grande diversité de nos approches et de nos parcours professionnels et de vie, c’est aussi renforcer ce qui nous unit et qui fait la spécificité de notre Université.

12. Libre examen, esprit critique, respect et générosité, solidarité, valeurs

Par son histoire tissée d’engagements, de résistances et de frondes, notre Université a développé et défendu une identité singulière. Nous sommes toutes et tous attachés aux engagements qu’elle porte.

Par son histoire tissée d’engagements, de résistances et de frondes, notre Université a développé et défendu une identité singulière. Nous sommes toutes et tous attachés aux engagements qu’elle porte. Parce que je suis convaincue que dans le paysage belge et bruxellois, l’ULB peut et doit jouer un rôle déterminant, parce que le monde est complexe, polarisé et en crise, il faut cultiver tous et toutes ensemble, cette identité, ces engagements et ces valeurs.

Plus que jamais nous devons partager notre horizon intellectuel et un humanisme commun : user de l’esprit critique, de l’engagement et de la culture pour partager les savoirs, pour défendre le respect, la solidarité et l’adelphité et retisser un fil entre notre passé et notre avenir, tout entreprendre pour les libertés. Et affirmer, accompagner, susciter, l’indispensable sursaut démocratique face à la montée implacable des extrémismes et des réponses simplistes. La programmation sur le centenaire du campus du Solbosch, en 2022, a été l’occasion de mettre l’accent sur le patrimoine de nos campus, sur notre histoire et nos combats d’hier et d’aujourd’hui. Un livre publié sur l’architecture du campus du Solbosch inaugure ainsi la collection institutionnelle que nous avons lancée aux Éditions de l’Université de Bruxelles et qui sera désormais une nouvelle vitrine de la mémoire et des engagements de l’Université.

Cette année 2024 porte l’ADN de notre Université dans sa Ville et sa Région et met en exergue le rôle central qu’elle joue au bénéfice du développement territorial. La programmation institutionnelle 2024, qui est en cours, interroge la place qu’occupe depuis sa création l’Université dans son bassin urbain et les liens forts qu’elle nourrit tant avec la Ville de Bruxelles qu’avec la Région. Outre un appel à projets qui a permis de soutenir une vingtaine de projets portés par des membres de la communauté universitaire sur le rôle de l’Université dans sa ville, cette programmation sera l’occasion de rendre publique une étude sur l’impact de l’Université dans la Région de Bruxelles-Capitale, en termes économiques, sociaux, fiscaux, culturels… Elle s’inscrit aussi dans la volonté de renforcer le maillage de l’ULB dans la Ville, notamment en signant des partenariats avec quelques grands opérateurs culturels bruxellois. Elle vise enfin à une communication forte autour de l’Université comme acteur majeur de la Ville-Région.

Notre ADN est le libre examen. Longtemps considéré comme acquis, ce principe a perdu de sa force au sein de notre communauté. J’ai constitué un groupe de réflexion sur le libre examen qui a travaillé durant une année et demie : son récent rapport pointe ce que le libre examen est et ce qu’il n’est pas, suggère des pistes afin de le revitaliser, suggère aussi une redéfinition qui l’adapte aux contextes que nous connaissons et propose de développer dès le début de l’année académique prochaine une politique visant à réinscrire le libre examen comme méthode et comme héritage philosophique au cœur des pratiques pédagogiques, scientifiques et d’engagement à l’Université. L’ objectif est  triple : réaffirmer la définition et les fondements du libre examen ; encourager son usage actif comme méthode et engagement ; augmenter sa visibilité et sa compréhension parmi les étudiants à travers des initiatives pédagogiques. Je suis convaincue de l’importance de renouveler et d’appliquer le libre examen comme une méthode vivante et centrale au sein de l’Université.

Durant ce premier mandat, j’ai porté plusieurs autres projets au cœur de ces principes et des engagements de l’Université: cela a particulièrement été le cas de la défense des libertés académiques, de plus en plus menacées. Une programmation a été consacrée durant l’année 2023 à cette liberté fondamentale que nous continuerons à défendre envers et contre tout. Dans le droit fil des actions menées en faveur des chercheurs en danger (en offrant des bourses du fonds de solidarité, par exemple), j’ai constitué un groupe de travail, qui s’est régulièrement réuni et a mené une réflexion sur la nature-même et la circonscription de ce que sont les libertés académiques, là où les Universités sont soumises à un régime niant les libertés publiques, mais aussi dans nos démocraties, où les menaces sur l’indépendance de la recherche universitaire se sont multipliées.

La programmation institutionnelle de l’année 2023, à travers une grande exposition, des conférences et des actions diverses a notamment alerté sur les menaces et les intimidations envers les académiques et leur liberté d’expression. Le 31 mai 2023, avec les doyens et doyennes, ainsi que d’autres membres de notre communauté académique nous avons déposé nos toges devant la statue de Théodore Verhaegen afin de symboliquement manifester notre indéfectible solidarité envers les académiques menacés de par le monde.

La cérémonie de remise des insignes de Doctorat honoris causa, le 14 décembre 2023, a été un moment fort. Elle a mis à l’honneur l’avocate iranienne Nasrine Sotoudeh et la chercheuse chinoise Rahile Dawut, deux personnalités incarcérées en raison de leurs convictions, de leur liberté d’expression et de leurs engagements académiques et qui symbolisaient l’ensemble des détenus d’opinion, et en particulier tous les académiques en danger. L’université a également, à cette occasion, décerné une médaille à deux personnalités qui ont souffert d’une terrible privation de leur liberté : la sociologue et militante franco-turque Pinar Selek et le travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele. Ils ont tous deux pris la parole avec force et émotion au nom des personnalités incarcérées et ont offert à toute la communauté universitaire un message d’humanité universelle .  Les facultés ont aussi mis à l’honneur des académiques engagés auxquels des DHC ont été remis : le sociologue Didier Fassin, la spécialiste d’histoire des sciences Naomi Oreskes, le kinésiologue Roger Enoka et l’architecte Francis Kéré.

Les défis en matière de préservation des libertés sont aujourd’hui cruciaux. La menace d’une montée en puissance de l’extrême-droite aux prochaines élections est une terrible inquiétude. Là aussi, notre engagement antifasciste et notre tradition résistante ne seront pas de vains mots. Nous continuerons à mener le combat de la mémoire et de la vigilance démocratique, nous ne lâcherons rien en la matière, fidèles à nos engagements antérieurs. Donner les noms de Marie Mineur, l’une des premières militantes féministes belges, et d’Andrée Geulen, extraordinaire résistante aux mesures antijuives des nazis, aux deux associations que nous avons créées avec nos partenaires que sont l’UMons et la VUB témoigne de cet engagement, par la force du symbole.

Sur le site de l’ancien camp de concentration nazi de Breendonk, l’an dernier, j’ai représenté l’ULB, seule université francophone à participer à la lecture des noms de résistants et résistantes assassinés. L’esprit de la résistance et de l’antifascisme est au cœur de notre identité. Il rejoint le combat pour l’égalité. Là aussi nous sommes des pionniers en la matière, dans le respect à la fois de la diversité et de la politique de genre pour construire une vraie égalité, en étant à l’écoute des demandes de reconnaissance. Non pas en fractionnant les singularités, mais en permettant par le respect de toutes et tous de contribuer à construire une humanité apaisée et adelphique, en commençant par notre propre communauté.

Cet engagement de l’ULB s’est également cristallisé lors des trois cérémonies de remise de doctorats honoris causa, durant ce mandat, qui ont mis en valeurs des sommités scientifiques engagées et d’octroyer la médaille de l’Université lors de ces cérémonies et lors de nos rentrées académiques à d’autres personnalités qui partagent avec notre Institution ses valeurs et ses combats : la directrice de la Fédération des Services sociaux Céline Nieuwenhuys ; la créatrice du Frigo partagé Dominique Watteyne ; l’ensemble de nos personnels des soins de santé, au lendemain de Covid-19 ; les animateurs et fondateurs d’Aimer à l’ULB Marco Abramowicz, Pierre Ley et Violaine De Clerck ; enfin, cette année, comme indiqué plus haut, la sociologue et militante franco-turque Pinar Selek et le travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele.

La recherche scientifique sauve des vies ; la santé préventive développée par les chercheurs permet de faire face aux pires scénarios, comme nous l’avons vécu avec la pandémie.  C’est ainsi que nous avons décerné un doctorat honoris causa à Stanley Plotkin (24 mai 2022), considéré comme le père de la vaccinologie moderne, et ce en collaboration avec l’Université d’Anvers, à l’occasion de l’inauguration du nouvel Institut interuniversitaire de Vaccinologie ; et à la biochimiste Katalin Karikó (24 mars 2022), dont les découvertes sur l’ARN messager ont permis de réduire les conséquences sanitaires, sociales et économiques de la pandémie de Covid19 et qui obtiendra quelques mois plus tard le prix Nobel de Médecine.

Enfin, les cérémonies de rentrée académique ont été à chaque fois l’occasion, qu’elles soient organisées à Bruxelles ou à Charleroi, de rappeler avec force les principes fondateurs et les engagements de l’Université, comme cela a aussi été le cas lors des cérémonies du Difference Day organisées chaque année avec la VUB, lors de nombreux événements institutionnels et lors de mobilisations menées à l’initiative du Rectorat.

Au moment où l’Université rouvrait ses portes, en novembre 1944, le professeur Paul Brien s’adressant aux étudiants leur disait :

« L’Université de Bruxelles n’est inféodée à aucune doctrine, à aucune institution, à aucun parti. Elle ne reçoit d’injonction de personne. Toute opinion conçue dans la dignité peut y être accueillie et manifestée. Elle ne répudie que ce qui porte atteinte à la liberté de pensée et à la recherche libre de la vérité. Sa force et sa vitalité, son rayonnement spirituel lui viennent moins de ses statuts que de cette attitude morale que confère à chacun de ses membres le libre examen. Sans doute, l’Université ne l’a pas inventé pour son usage. Mais elle en imprègne tout son enseignement. Elle ne prétend pas en avoir le monopole dans son activité scientifique, mais elle désire que s’en inspire tout le comportement moral et civique de la jeunesse, dont elle prépare les destinées ». Tout est dit… mais il n’est pas inutile de s’en refaire l’écho.

13. Genre et diversité

L’ULB a toujours été à la pointe dans la défense des droits de femmes et des diversités. En Belgique francophone, l’Université libre de Bruxelles a accueilli les premières étudiantes, a désigné la première femme assistante, nommé la première femme professeure, la première femme élue au Décanat ainsi qu’au Rectorat.

L’ULB a toujours été à la pointe dans la défense des droits des femmes et des diversités. En Belgique francophone, l’Université libre de Bruxelles a accueilli les premières étudiantes, a désigné la première femme assistante, nommé la première femme professeure, la première femme élue au Décanat ainsi qu’au Rectorat. Elle a ouvert la première cité pour les étudiantes, la première crèche universitaire et le premier planning familial.

Nous avons également été en première ligne en rédigeant une Charte pour l’Egalité de Genre et en organisant le premier centre d’accompagnement et de soutien dans les risques de harcèlement envers les étudiant·es (Cash-e), structure opérationnelle depuis novembre 2020. Depuis 2018, chaque année, nous défilons, avec la VUB, à la Belgian Pride.

Mais il ne faudrait surtout pas se reposer sur ces lauriers. Les discriminations persistent en nos murs. Aujourd’hui notre université compte près de 60% d’étudiantes et 34% de professeures. Ces données masquent bien des disparités. Les stéréotypes de genre sont encore pleinement ancrés dans nos mentalités. Il faut continuer à les déconstruire et ouvrir le champ des possibles notamment dans le choix des études posé par les étudiant.es. Si les filles sont largement majoritaires en sciences humaines et sociales, voire même dans les formations en santé, elles ne sont que 28% en Sciences et à peine 23% en Sciences de l’ingénieur. Différents projets ont déjà été lancés comme CALIPER, issu du projet européen visant à améliorer et étendre les actions en faveur de l’égalité de genre. En choisissant de mettre l’accent sur les disciplines STEM (science, technology, engineering and mathematics), la cellule CALIPER de l’ULB aborde de front la problématique dans des domaines caractérisés par la faible présence d’étudiantes, de chercheuses et de professeures.

Des initiatives étudiantes doivent également être soulignées comme WomInTech qui vise à sensibiliser la société sur l’importance de la diversité des genres dans l’ingénierie, un domaine où les femmes sont encore trop souvent sous-représentées, tant au sein de la communauté étudiante que parmi les jeunes professionnelles.

Ces projets institutionnels ou issus de la communauté étudiante doivent être poursuivis.

Comme Vice-rectrice déjà, j’avais été à l’initiative de la mesure « Cascade », inédite à ce jour en Fédération Wallonie-Bruxelles, visant à lutter contre l’érosion des équilibres entre les femmes et les hommes au fil de l’avancement dans la carrière académique. Elle présente l’intérêt d’encourager, dès le début du parcours académique, le développement des dossiers des femmes aussi bien que des hommes. Cette mesure Cascade vise à réduire l’érosion de l’équilibre entre les femmes et les hommes dans la pyramide de la carrière académique. Je continue à veiller lors des demandes de promotion sur sa bonne application. La proportion de professeures ordinaires à l’ULB est par exemple passée de 18 % en 2016 à 29% actuellement Concrètement, je m’engage donc à poursuivre la Mesure « Cascade » mais aussi à faciliter la conciliation vie privée et vie professionnelle ; à soutenir tous les membres du personnel dans leur parentalité ; à mettre en place une plateforme de contacts babysitting ; à reconnaître le droit à la déconnexion et au bien-être et à lutter contre les biais sexistes, bien souvent inconscients, lors des différents recrutements.

L’égalité est un défi majeur pour notre université. Aujourd’hui, les défis relatifs à l’inclusion et au combat des discriminations s’étendent au-delà de la défense des droits des femmes. Si la lutte contre les inégalités de genre n’est pas finie, nous devons aussi redoubler d’efforts pour abolir les discriminations liées aux orientations sexuelles, aux expressions de genre, aux situations de handicap et aux situations socioéconomiques.  Par ailleurs nous devons mieux affronter des formes de racisme ambiant et, sans aucun doute, renforcer nos dispositifs de prévention, de lutte et d’accompagnement du harcèlement et des violences sexuelles. Notre université doit être un cadre d’étude et de travail où règnent la confiance, l’empathie et le respect de chacun et chacune. C’est une des conditions de l’excellence, comme le rappelait récemment le recteur de Genève. L’enquête BEHAVES (Bien-être, Harcèlement et Violence dans l’Enseignement supérieur), commandée par la ministre de l’Enseignement supérieur et réalisée par des équipes de recherche de l’ULiège, devrait bientôt livrer ses premiers résultats. En attendant les résultats, il nous faut déjà renforcer nos stratégies de prévention notamment par des formations en matière de lutte contre le harcèlement et les violences à l’université. Une Université du 21è siècle ne peut tolérer aucune forme de harcèlement.

Nous formalisons une politique d’investissement en toilettes inclusives (non genrées). Cette politique comprend prochainement la transformation de certaines toilettes actuelles genrées dans les bâtiments les plus fréquentés par les étudiant.e.s en toilettes de conception universelle (centrée sur la fonctionnalité plutôt que l’utilisateur) ainsi que la définition de nouvelles normes pour les futurs projets de rénovation ou de construction de bâtiments.

La lutte contre la précarité menstruelle a été renfoncée par un projet pilote d’installation en décembre 2023 de trois distributeurs de produits menstruels gratuits (un par campus). Ce dispositif vient compléter l’aide financière octroyée aux personnes qui remplissent les critères du service social étudiant. Une évaluation sera réalisée après un an afin d’évaluer au mieux la qualité du dispositif ainsi que la faisabilité et la nécessité de l’étendre.

Face aux actes antisémites et racistes sur nos campus, j’ai décidé de former un groupe de travail sur le racisme à l’université. Ses conclusions ont été présentées au Conseil académique en décembre 2023.

Plusieurs recommandations ont été émises et unanimement soutenues par le Conseil :

  1. Encourager et faciliter des transformations fondamentales dans l’ensemble de l’institution en faisant de la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations une priorité stratégique, en l’intégrant dans une politique globale d’égalité et de non-discrimination, en assurant une coordination appropriée des initiatives et en garantissant des ressources adéquates pour que ces initiatives soient efficaces ;
  2. Clarifier et communiquer de façon claire et accessible sur les droits et devoirs de chacun·e dans un texte officiel ;
  3. Récolter et analyser des données sur les signalements et les interventions effectuées, ainsi que sur les expériences de discrimination ;
  4. Prévenir activement le racisme en transformant les processus et la culture organisationnelle de l’université ;
  5. Mettre en place un dispositif unique pour faciliter le signalement des discriminations (tous les types), offrir une écoute et un accompagnement appropriés, protéger les victimes et témoins et donner des réponses adéquates.

Afin de développer au mieux nos politiques de lutte contre le racisme, nous avons renforcé la structure Cash.e qui recevra et récoltera dorénavant également les témoignages de racisme et de discriminations. Nous avons lancé l’engagement d’une personne référente qui pourra affiner les analyses de discrimination et proposer et développer des projets ciblés sur cette question.

A l’heure où je me présente à vos suffrages, nous finalisons un plan « genre, diversité et inclusion » qui fait état de toutes les initiatives prises par l’ULB ces dernières années et propose des objectifs et priorités pour les prochaines années. C’est un plan ambitieux et très détaillé qui couvre 5 axes : la gouvernance, les parcours d’étude, les parcours de carrière, le harcèlement et les violences sexuelles et la contribution de l’ULB à la connaissance en genre, diversité et inclusion. Il est nécessaire plus que jamais de monitorer une politique de genre, d’inclusion et de diversité.

14. L’ULB est aussi une université wallonne

L’ULB a enfin un vrai campus à Charleroi ! Cette année nous avons inauguré le superbe bâtiment Zénobe Gramme, siège principal du Campus UCharleroi, entièrement rénové grâce aux subsides de l’Europe et de la Région.

L’ULB a enfin un vrai campus à Charleroi ! Cette année nous avons inauguré le superbe bâtiment Zénobe Gramme, siège principal du Campus UCharleroi, entièrement rénové grâce aux subsides de l’Europe et de la Région. Nous y avons ensuite célébré l’ouverture solennelle de cette année académique avec l’UMONS comme symbole fort de notre ancrage en Wallonie. La création de l’asbl Marie Mineur signe l’alliance de nos deux universités en Hainaut.

L’ULB est aussi une université wallonne ! Solidement enracinée en Wallonie depuis 25 ans, sur le campus du Biopark, l’ULB s’installe durablement à Charleroi.

Durant mon mandat, notre présence et notre influence en Wallonie se sont renforcées.

En matière d’enseignement, nous avons presque quadruplé le nombre d’inscriptions entre les années académiques de 2018 et de 2023. Aujourd’hui nous proposons à Charleroi des bacheliers en Sciences humaines, Sciences de l’ingénieur et en Biologie et des masters en Biologie et biochimie moléculaire et cellulaire et en Management territorial et développement urbain, conjoints avec l’UMONS. De plus, un nouveau bachelier innovant en Technologies numériques pour l’information et la communication sera lancé dès la prochaine rentrée en partenariat avec l’UMONS, l’UCLouvain, la Haute Ecole Condorcet et l’IHECS. Ce bachelier offrira une formation pointue et diversifiée ouvrant un large horizon de débouchés professionnels et de perspectives de recherche avec les acteurs de la région centrés autour du secteur de l’IA et des TIC. Sans oublier le Master ULB en Sciences du travail, les travaux pratiques réalisés par des centaines d’étudiants dans les laboratoires de l’IBMM sur le Campus du Biopark et le vaste portefeuille de formations continues en sciences humaines et sociales en management public et en sciences de la vie et de la santé. La formation continue à Charleroi est au sein d’un maillage dense de partenaires (p.ex. l’Université Ouverte, le Biotech Campus, l’incubateur BIOPARK, le Forem, les centres de compétences wallons…) qui place l’ULB comme un acteur clé de l’apprentissage tout au long de la vie.

En créant des enseignements dans la plus grande ville de Wallonie, qui ne disposait pas d’un campus universitaire et pour laquelle le taux de diplômés de l’enseignement supérieur reste l’un des plus bas de la Communauté française, l’ULB joue un rôle d’ascenseur social essentiel en rendant l’enseignement universitaire plus accessible. L’analyse de nos cohortes d’étudiants à Charleroi confirme cette tendance. Près de la moitié des étudiants sont de première génération, et les cohortes comptent une proportion plus élevée d’étudiants issus de l’enseignement secondaire technique ou professionnel (28,6 %) par rapport à Bruxelles (10,2 %), ainsi que plus d’étudiants ayant doublé au moins une fois au secondaire. De plus, 43 % des étudiants sont de condition modeste et bénéficiaires de bourses. Malgré cela, le taux de réussite moyen des étudiants bénéficiaires de bourses et des étudiants issus de l’enseignement secondaire technique et/ou professionnel est supérieur à celui observé à Bruxelles.

Pour maintenir notre dynamisme, nous devons généraliser les formations et les enseignements conjoints à Charleroi et renforcer nos partenariats privilégiés.

L’ULB accueille déjà une proportion significative d’étudiants wallons (28%). Notre présence en Wallonie est donc cruciale. Le développement d’un campus décentralisé permet de développer des cursus dans de nouveaux espaces, réduisant la pression sur les campus bruxellois tout en favorisant des synergies.

Outre les enseignements conjoints à Charleroi, l’UMMONS et l’ULB ont décidé de s’associer à Mons pour le master en Médecine et le master en Droit de l’entreprise. La rentrée 2024-2025 marquera un tournant dans l’histoire de l’enseignement de la médecine dans le Hainaut puisque le Master en Médecine sera proposé pour la toute première fois à l’UMONS, en co-diplomation avec l’ULB. L’ULB contribuera à cette association notamment par ses enseignements ; l’hôpital académique sera l’hôpital de référence pour ce master. Les inscriptions en bloc 1 du master en Droit de l’entreprise s’ouvriront quant à elles à la rentrée académique 2025-26.

En ce qui concerne la Recherche, le développement de la recherche à Gosselies a positionné l’ULB comme pionnière dans la création d’un écosystème dynamique autour des sciences du vivant, reconnu mondialement. Ainsi, le BioPark offre un espace privilégié pour les étudiants, où entreprises et chercheurs actifs dans le domaine des biotechnologies collaborent étroitement. Cette combinaison d’expérience en recherche et la création d’un campus universitaire sont des moteurs essentiels pour dynamiser la recherche dans de nombreux autres domaines scientifiques, en sciences et techniques et en sciences humaines. Citons par exemple la création du Centre d’Excellence en Efficacité Energétique et Développement Durable (C3E2D) inauguré en février de cette année dont l’objectif est notamment le développement de nouvelles technologies de conversion et de stockage de l’énergie. Citons également le centre de recherche TRANSFO qui réunit des chercheuses et chercheurs issus de toutes disciplines autour de projets de recherche collaboratifs liés au changement social. Nos chercheurs obtiennent une part substantielle des fonds de recherche de la Région. Dans ce cadre, le budget total obtenu par nos équipes de recherche lors de la programmation FEDER 2021-27 en Wallonie s’élève à 16.9 millions d’euros, montant destiné à soutenir 11 projets de recherche.

Notre FabLab (FabC) au sein de l’A6K, est un laboratoire de fabrication numérique ouvert au plus grand nombre. Il offre un espace de prototypage et devra jouer un rôle clé au sein de l’EduLab, une véritable plateforme expérimentale carolo permettant de combiner pédagogie et technologie

Enfin, le Centre de Calcul déménage à Charleroi. L’A6K abritera notre nouveau Data Center qui sera inauguré à l’automne 2024. Une surface y a été allouée pour l’installation de superordinateurs avec une configuration propice à l’analyse de grands volumes de données et à l’apprentissage artificiel. L’arrivée du Centre de Données de l’ULB s’inscrit aussi dans une démarche collaborative interuniversitaire (par exemple dans le cadre du projet TRAIL qui vise à mutualiser les recherches en IA pour accélérer le développement des technologies et leur appropriation par le secteur public et privé).

C’est également le Centre de Culture Scientifique de l’ULB à Charleroi qui œuvre depuis 30 ans à la promotion et à la diffusion de la culture scientifique pour tout public. Il sera lui aussi amené à prendre bientôt ses quartiers en plein cœur de Charleroi, sur l’esplanade de l’UCampus.

C’est enfin, notre présence depuis plus de 50 ans à Treignes. Sa gare a accueilli pendant longtemps des centaines d’étudiants en stage, principalement au programme des cours de la Faculté des sciences et nous participons aux aménagements pour améliorer l’accueil et le logement des étudiants. L’Ecomusée du Viroin est une vitrine pour l’ULB accueillant chaque année des milliers de jeunes. C’est, à partir de cette implantation, que l’ULB soutient le projet, au sein d’une large coalition de 60 membres, du Parc National de Wallonie dans la région du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse.

Dans le domaine de la Santé, l’ambition est une consolidation forte des liens entre les acteurs hospitaliers hennuyers et l’hôpital académique de l’ULB. Ces liens sont indispensables non seulement pour nos besoins pédagogiques mais aussi pour renforcer et dynamiser les meilleures synergies entre les hôpitaux publics hennuyers, notre faculté de médecine et l’Hôpital Universitaire de BruxellesEn tant qu’hôpital académique, l’hôpital Erasme a toujours eu à cœur d’entretenir ses relations avec le réseau hospitalier du Hainaut. Chaque année, environ 5000 patients issus du Hainaut viennent se faire soigner à l’hôpital Erasme.

Conscients de l’importance des interactions entre les réseaux hennuyers partenaires et le réseau hospitalier de l’ULB, nous travaillerons à une politique dynamique de renforcement des relations, notamment en facilitant les synergies avec  le Laboratoire de Médecine Expérimentale au sein du Pôle ULB-Charleroi.

Nos actions sur Charleroi seraient incomplètes et insuffisantes si nous ne développions pas  la convivialité et les mêmes services de support aux étudiants que ceux proposés sur les campus bruxellois et montois. Ce sera aussi une des missions de notre asbl Marie Mineur d’instruire et de mettre en œuvre les dossiers suivants :

  • maintenir les navettes entre Bruxelles et le Campus du Biopark tout en développant la mobilité en commun vers et entre les campus carolos, notamment entre celui de Gosselies et le centre-ville. Des navettes reliant le centre-ville et les différents campus universitaires permettront de créer des opportunités pour les enseignements en facilitant le déplacement des étudiants du centre-ville vers les laboratoires de Gosselies ;
  • augmenter le bien-être en aménageant les nouveaux espaces de travail au sein de l’UCampus ;
  • développer des infrastructures d’accueil et de convivialité pour les étudiants et les chercheurs sur et aux alentours directs de nos campus ;
  • augmenter l’offre de logement pour les étudiants. Le centre-ville de Charleroi ne compte que peu de logement étudiants. L’objectif est de s’associer, comme à Bruxelles, à des promoteurs publics et privés qui assureraient la construction ou la rénovation de bâtiments existants et la maintenance de kots.

Je consoliderai notre présence en Wallonie. Nous devons établir un cadre financier et humain permettant aux facultés de développer des projets d’enseignement, de formation continue et de recherche. Charleroi doit devenir un campus accompli de notre institution, offrant des opportunités de carrière scientifique et académique tout en participant au développement régional.

15. Avec la VUB, l’Association Andrée Geulen

L’ULB et la VUB, c’est une communauté universitaire de plus de 70 000 actrices et acteurs qui façonnent la Bruxelles d’hier, d’aujourd’hui et de demain ! Bruxelles est la capitale la plus diversifiée d’Europe, à tous points de vue : culturel, social, ethnique.

L’ULB et la VUB, c’est une communauté universitaire de plus de 70 000 actrices et acteurs qui façonnent la Bruxelles d’hier, d’aujourd’hui et de demain ! Bruxelles est la capitale la plus diversifiée d’Europe, à tous points de vue : culturel, social, ethnique. À cheval entre les mondes anglo-saxons et latins, nid des institutions européennes, elle est LE laboratoire des pluralités. Locale et mondiale, « golcanal » [1] et « glocal » [2] à la fois, elle est le lieu où plongent nos racines et d’où nos branches se ramifient à travers le monde, en lien étroit avec la VUB, les communes, la ville, la région et les institutions européennes.

Bruxelles est la plus grande ville étudiante du pays, 127 000 étudiants du supérieur (85 000 francophones et 42 000 néerlandophones) dont plus de la moitié fréquentent quotidiennement nos campus. Nous sommes Bruxelles ! L’ULB et la VUB sont le plus grand employeur de la Région bruxelloise ; elles portent une attention particulière à leur région, bien au-delà de leurs missions de recherche et d’enseignement. En cela, l’ULB et la VUB constituent le pôle universitaire majeur de sa Ville et sa Région.

Fortes de leurs valeurs, engagements et projets, l’ULB et la VUB se sont unies dans l’association Andrée Geulen, du nom de cette extraordinaire résistante aux mesures antijuives des nazis. Cette association témoigne de cet engagement, par la force du symbole, mais pas seulement.

L’association ULB-VUB c’est de plus en plus de projets !

Le campus USQUARE inauguré en février de cette année est également à notre image : ouvert sur la ville, sur le monde et le quartier, avec cette particularité d’y associer activement la société civile. USQUARE accueille désormais nos chercheurs du hub USET qui regroupe plus de 127 chercheuses et chercheurs de toutes les disciplines pour penser ensemble les transformations urbaines et socio-environnementales. C’est à Usquare qu’est également installé le premier Institut bruxellois d’études avancées BrIAS, dont l’objectif est d’offrir, à Bruxelles, un lieu exceptionnel de rencontres et d’échanges qui évoluera naturellement en un incubateur d’idées accueillant des chercheurs et chercheuses du monde entier, qui seront logés sur le site. C’est également à Usquare que s’installera un Open Lab qui développera une recherche participative pour plus d’innovation sociale et qu’un FabLab, déjà opérationnel depuis plusieurs années, propose un espace d’apprentissage et de recherche permettant de développer des prototypes en lien avec la fabrication numérique.

C’est également sur ce campus que nous accueillons les alliances universitaires CIVIS et EUTOPIA, alliances au sein desquelles nos deux universités (l’ULB au sein de CIVIS et la VUB au sein d’EUTOPIA) sont engagées dans le long-terme dans le projet d’université européenne et pionnières de cette initiative européenne ambitieuse en matière d’enseignement supérieur. Ensemble, nous incarnons les idéaux et les valeurs de la multidisciplinarité et du multiculturalisme européen, orientés vers l’innovation et les transformations sociales.  Ces réseaux connectent 19 universités européennes et donnent une visibilité internationale aux activités développées sur le site.

Et bientôt des amphithéâtres, des logements étudiants, un cinéma et des espaces de convivialité.

Situé sur le campus de la plaine, nous inaugurons dans quelques jours, le LIC, notre nouveau « Learning and Innovation Center », soit 9000 m²  dédicacés aux bibliothèques des sciences et techniques et à l’apprentissage innovant.

Je citerai également BRUFACE, the Brussels Faculty of Engineering, qui propose un large portefeuille d’enseignements conjoints en anglais et s’étend déjà à d’autres filières, comme le master conjoint en Urban studies.

Je suis particulièrement fière de la mise sur pied de notre institut conjoint de l’IA pour le bien commun en région bruxelloise, FARI. L’ULB et la VUB sont les partenaires académiques à l’origine de la création de l’Institut FARI. Il s’agit d’une initiative unique rendue possible grâce à notre partenariat avec la Région bruxelloise et la Commission européenne. Avec FARI l’engagement universitaire prend un sens très concret : une implication universitaire dynamique dans les écosystèmes innovants pour maintenir un dialogue constructif entre toutes et tous, pour un bien être urbain inclusif, accessible au plus grand nombre.

Enfin, les initiatives portées et organisées par la Brussels University Alliance (BUA) sont nombreuses et viennent compléter le tableau des projets conjoints.

Lors de mon second mandat, je m’engage à développer nos ambitions conjointes. En particulier pour :

  • Créer un district universitaire apaisé et agréable : du Bois de la Cambre à la Plaine, en facilitant la circulation douce mais aussi efficace et permettre la circulation de navette électrique sur le pont Fraiteur. Un quartier universitaire encore mieux desservi vers les campus d’USquare, de la Plaine et du Solbosch grâce à des nouvelles lignes de Tram ;
  • Développer un quartier universitaire bruxellois du Libre examen, engagé non seulement dans les transitions sociétales et environnementales, mais aussi culturelles et totalement ancré dans nos valeurs de tolérance ;
  • Identifier et organiser les meilleurs partenariats privés et publics pour étendre notre offre de logements qualitative et abordable;
  • Maintenir et renforcer les programmes existants d’Innoviris;
  • Ancrer le Brussel Studies Institute et le BrIAS afin de renforcer le rayonnement de Bruxelles sur la scène scientifique internationale ;
  • S’appuyer sur et soutenir FARI pour renforcer le réservoir de compétences en finançant la recherche en IA.

 

[1] L’expression est de Antonio Loprieno.
[2] L’expression est de Eric Corijn.